Baromètre politique Ipsos-Le Point : à un an de l’élection présidentielle de 2022, net déficit de popularité pour les candidats déclarés ou potentiels

Si la cote de popularité du président de la République recule au mois d’avril (37%, -4 points), il reste néanmoins à un niveau relativement élevé parmi les candidats déclarés ou putatifs à l’élection présidentielle : Marine Le Pen, Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon suscitent nettement plus de rejet qu’Emmanuel Macron, et si Xavier Bertrand, Yannick Jadot ou Valérie Pécresse sont moins clivants, ils souffrent encore d’un relatif déficit de notoriété à un an du scrutin.

Auteur(s)
  • Mathieu Gallard Directeur d'Études, Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur Adjoint du département Politique et Opinion - Public Affairs
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La popularité du Président et du Premier ministre recule sensiblement

Dans un contexte sanitaire particulièrement tendu après l’annonce du troisième confinement le 31 mars dernier, la cote de popularité d’Emmanuel Macron perd 4 points en avril pour s’établir à 37% de jugements positifs, contre 58% (+5 points) de jugements négatifs. Le recul est particulièrement net au sein de certaines catégories de la population, et notamment les classes d’âge intermédiaire (-9 points à 31% chez les 35-59 ans) et au sein des catégories populaires : le président de la République perd 7 points chez les employés (à 35%) et 8 points chez les ouvriers (à 26%). Il reste en revanche unanimement apprécié par les sympathisants LREM (96%, +3 points) et dispose d’une popularité encore solide chez les cadres (46%) et les personnes vivant dans un ménage dont le revenu est supérieur à 3 000€ mensuels (48%).

De son côté, Jean Castex éprouve lui aussi un recul assez net : il perd 4 points de popularité à 32%, 62% des Français (+6 points) portant au contraire sur son action un regard négatif. C’est le différentiel le plus important entre les bonnes et les mauvaises opinions à l’égard du Premier ministre depuis son entrée à Matignon en juillet dernier.

 

A un an de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron est néanmoins dans une situation plus favorable que ses prédécesseurs

A un an de l’élection présidentielle de 2022, le Président sortant, s’il est majoritairement impopulaire, se trouve néanmoins en bien meilleure posture que ses prédécesseurs au même stade de leur mandat : en avril 2011, Nicolas Sarkozy était crédité de 29% de jugements positifs contre 69% de jugements négatifs dans le baromètre réalisé par Ipsos pour Le Point. Quant à François Hollande, 16% portaient un jugement positif sur son action en avril 2016, contre 80% un jugement négatif.

De fait, Emmanuel Macron est non seulement moins impopulaire que ses prédécesseurs, mais aussi moins clivant : sur les quatre premiers mois de l’année 2021, le pourcentage moyen de Français jugeant très défavorablement son action est de 28%, contre 32% pour Nicolas Sarkozy au début de 2011 et 38% pour François Hollande au début de 2016. De fait, le sentiment souvent mis en avant par les commentateurs d’un Président très clivant, s’il était une réalité pendant le mouvement des « Gilets Jaunes » de 2018-2019 avec jusqu’à 50% de Français portant un jugement très défavorable sur l’action d’Emmanuel Macron en décembre 2018, ne correspond plus aujourd’hui à la réalité (cf. graphique).

Baromètre Politique Ipsos Le Point Avril 2021

 

Aucun candidat déclaré ou potentiel à l’élection présidentielle de 2022 ne bénéficie d’une cote de popularité positive

Les concurrents – annoncés ou potentiels – d’Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2022 sont, à un an de l’échéance, dans des situations très contrastées. Certains subissent un taux de rejet très fort, et supérieur à celui du Président sortant : c’est notamment le cas de Marine Le Pen, qui, si elle bénéficie de l’appréciation positive d’un socle solide de 32% de Français (dont 92% chez les sympathisants RN et 40% chez les sympathisants LR), et aussi jugée défavorablement par une très nette majorité de Français (60%, dont 44% qui portent sur son action un jugement « très défavorable »). Mais la dirigeante du Rassemblement National n’est plus désormais la dirigeante politique la plus rejetée : parmi les candidats potentiels à l’élection présidentielle, Anne Hidalgo (66% d’opinions défavorables contre 20% d’opinions favorables) et Jean-Luc Mélenchon (70% d’opinions défavorables contre 21% d’opinions favorables) souffrent d’un déficit de popularité encore supérieur.

La proportion d’opinions négatives envers Yannick Jadot est sensiblement moins forte (46%) tout en restant très largement supérieure aux opinions positives (16%), mais le potentiel candidat écologiste est handicapé par une notoriété encore relativement faible : 38% des Français n’ont pas d’opinion à son égard. Quant aux deux principaux candidats de droite, ils sont dans une position intermédiaire : Xavier Bertrand comme Valérie Pécresse ont tous deux un taux de jugements positifs relativement important (respectivement 32% et 30%) mais nettement inférieur aux jugements négatifs (45% et 48%), avec une part de Français sans opinion qui reste non négligeable (23% et 22%).

 

Voir le baromètre de l'action politique Ipsos / Le Point depuis 1996 :


Fiche technique : enquête menée par Ipsos pour Le Point les 9 et 10 avril 2021 auprès de 1002 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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  • Mathieu Gallard Directeur d'Études, Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur Adjoint du département Politique et Opinion - Public Affairs

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