Baromètre politique : la percée de Bruno Le Maire et d’Emmanuel Macron

La dernière vague de l’année du baromètre Ipsos/Le Point est marquée par une amélioration pour un certain nombre de personnalités. La popularité du président de la République et du Premier ministre progresse légèrement. Mais ce sont surtout Bruno Le Maire à droite et Emmanuel Macron à gauche qui réalisent les plus fortes progressions en cette fin d’année.

Auteur(s)
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty
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Le président de la République retrouve un peu d’air. Après une année marquée par des records d’impopularité, sa cote progresse de 3 points fin décembre, tout en restant à un niveau très bas. Seulement 18% des Français portent aujourd’hui un jugement favorable sur l’action de François Hollande, contre 78% (-3 points) qui expriment leur mécontentement. Le Président gagne une nouvelle fois du terrain chez les sympathisants du PS, à 48% (contre 49% de jugements défavorables), en hausse de 4 points par rapport à novembre et de 16 points en trois mois. La coupure reste néanmoins très claire avec les sympathisants du Front de gauche (à peine 16% d’avis favorables, -9 points) et ceux d’Europe Ecologie/Les Verts (23%, +5 points).

A un niveau plus élevé, la tendance est la même pour Manuel Valls. Le Premier ministre gagne 3 points par rapport au mois dernier, avec 36% de jugements positifs (contre 57% d’opinions négatives). Les avis favorables progressent notamment chez les sympathisants socialistes (59%, +4 points, contre 37% d’avis négatifs +1 point). Si les proches du Front de gauche (seulement 22% de jugements favorables, -6 points) et des Verts (32%, +1 point) sont ici aussi très critiques, le Premier ministre peut, à la différence du Président, compter sur des soutiens significatifs au centre : il bénéficie de 42% de bonnes opinions chez les sympathisants du MoDem (-1 point), et 53% (+14 points) à l’UDI.

Mais la plus forte progression du mois chez les sympathisants socialistes concerne Emmanuel Macron. Le Ministre de l’Economie, qui a alimenté le débat avec son projet de loi sur l’activité, gagne 18 points chez les proches du PS avec 53% d’avis positifs (contre 27%, +5 points). Plus largement, il s’installe à la 8ème place du classement général (il était 20ème le mois dernier) en progressant de 12 points à 39% et de 22 points en trois mois. A l’image du Premier ministre, il est peu populaire à gauche en dehors du PS (12% d’avis positifs au Front de gauche, 22% chez Europe Ecologie/Les Verts), mais bénéficie de soutiens au centre : 51% des sympathisants MoDem sont favorables à son action, 69% à l’UDI.

A droite, c’est Bruno Le Maire qui réalise une véritable percée. Il gagne 11 points de popularité auprès des Français (39% d’avis favorables) et passe de la 19ème à la 7ème place du classement général en seulement un mois. Surtout, le candidat à la présidence de l’UMP signe la plus forte progression auprès des sympathisants du parti : +11 points. Il obtient 53% de jugements favorables, contre 19% d’avis négatifs (-5).

Cette vague du baromètre, orientée globalement à la hausse, profite à d’autres personnalités telles que François Baroin, nouveau président de l’Association des Maires de France (35%, +8 points), Michel Sapin (28%, +6 points), Cécile Duflot (27%, +6 points), Fleur Pellerin (30%, +5 points) ou encore Christiane Taubira (38%, +5 points). A noter que la Garde des Sceaux prend même la tête du classement établi par les proches du PS avec 71% de bonnes opinions (+11 points), détrônant ainsi Ségolène Royal (69%, -4 points).

Parmi les baisses les plus marquées ce mois-ci, il y a celle de Nicolas Sarkozy. Le nouveau dirigeant de l’UMP, qui a été élu avec un score moins élevé qu’attendu, voit sa popularité reculer fortement auprès des proches du parti (-16 points). Il bénéficie désormais de 67% d’avis favorables dans son propre camp (contre 27% d’avis défavorables, +11). C’est son plus bas niveau depuis 2002.

L’autre baisse importante à l’UMP concerne François Fillon. L’ancien Premier ministre perd 7 points de popularité auprès des sympathisants qui sont 50% à exprimer un avis favorables sur son action, contre 40% (+2) un avis défavorable.

A droite, Alain Juppé traverse cette séquence avec moins de difficultés. Il totalise en décembre 56% de jugements positifs (+2), contre 33% de jugements négatifs, et conserve ainsi la tête du palmarès des leaders politiques préférés des Français. Il profite également de la baisse de Nicolas Sarkozy pour redevenir la personnalité politique la plus populaire auprès des sympathisants de l’UMP.

A noter enfin le recul de Marine Le Pen qui perd en décembre 4 points de popularité chez les Français, à 29% de bonnes opinions. Bien qu’elle ait été largement réélue à la tête du parti, les jugements des sympathisants FN à son égard marquent le pas : 85% d’entre eux (-9) sont favorables à son action, soit le niveau le plus bas depuis 4 ans.

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Auteur(s)
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty

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