Baromètre Women's Forum 2024 : Inégalités de genre, quelles évolutions ?

À l’occasion de la 19ème édition de son Global Meeting, le Women’s Forum dévoile les résultats de son baromètre annuel autour des inégalités de genre, élaboré en partenariat avec Ipsos, auprès d’un échantillon de 3 500 personnes résidant au sein des pays du G7.

Auteur(s)
  • Alice Tétaz Directrice d'études, Public Affairs
  • Diane Lamotte Chargée d'études, Public Affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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Une prise de conscience de plus en plus grande des inégalités de genre, mais des stéréotypes qui restent bien ancrés

La reconnaissance des inégalités de genre est de plus en plus importante : 71% des sondés en reconnaissent l’ampleur à l’échelle mondiale, soit une hausse de 6 points depuis 2022. Cette tendance est largement due à une prise de conscience grandissante chez les hommes, en augmentation de 8 points par rapport à 2022, contre une évolution de +3 points chez les femmes. Chez les 25-34 ans, cette prise de conscience est davantage revendiquée : 53% des Gen Z et 54% des Millennials se déclarent féministes (contre 41% en moyenne).

 

Toutefois, les stéréotypes de genre continuent de croître de façon plus forte pour tous les interrogés mais surtout la GenZ : 

  • 41% des interrogés estiment que ce sont des différences entre le cerveau féminin et le cerveau masculin qui expliqueraient l’attrait des hommes pour les sciences et celui des femmes pour les matières littéraires. Ce chiffre atteint 50% pour les 25-34 ans ;
  • 38% considèrent que les femmes sont naturellement plus dépensières que les hommes. Ce chiffre atteint 47% chez les 25-34 ans.

Des inégalités qui se poursuivent dans le milieu professionnel 

Le baromètre 2024 du Women’s Forum révèle que 74% des travailleurs et travailleuses ont déjà été témoins de comportements sexistes sur leur lieu de travail. De plus, 52% des femmes interrogées ont déclaré avoir été victimes de comportements les ayant mises dans une situation désavantageuse par rapport à leurs collègues masculins : 

  • 28% déclarent être moins payées que leurs collègues masculins pour les mêmes compétences ; 
  • 22% assurent s’être vu attribuées, du fait de leur genre, des tâches pour lesquelles elles étaient surqualifiées ; 
  • 12% ont rencontré des difficultés à accéder à des métiers considérés comme étant « masculin ».

Ces inégalités se reflètent également au sein des instances de direction, qui demeurent loin d'atteindre la parité malgré une légère progression. En 2004, les femmes occupaient 19% des postes de direction, contre 33% aujourd’hui. À ce rythme et sans actions concrètes, la parité dans les postes de top management ne sera pas atteinte avant 2053.

Dans le domaine de l’intelligence artificielle qui est en pleine expansion et qui bouscule aujourd’hui notre quotidien, les femmes sont sous-représentées :

  • 20% des employés occupant des fonctions techniques dans les grandes entreprises spécialisées dans le machine learning sont des femmes ;
  • 18% des intervenants des principales conférences sur l’IA sont des femmes ;
  • 12% des chercheurs en intelligence artificielle dans le monde sont des femmes.

Environnement et santé : une marginalisation persistante des femmes 

Autre enseignement du baromètre 2024, les femmes sont encore trop peu écoutées lors de leurs consultations médicales : 71% des femmes ont expérimenté des négligences médicales du fait de leur genre. Ces négligences se traduisent par un manque de considération de leurs symptômes, le sentiment d’être rabaissée ou encore l’absence de conseils. 

Leurs problématiques ne sont pas non plus suffisamment prises en compte face aux transformations environnementales actuelles. Les femmes sont les premières victimes du réchauffement climatique : 80% des personnes déplacées dans le monde en raison des dérèglements climatique sont des femmes et des jeunes filles. En outre, elles demeurent moins représentées que les hommes dans les grandes instances dédiées à la diplomatie climatique. Lors de la COP 28, qui s’est tenue en novembre dernier, seules 19% des cheffes de délégations étaient des femmes, et seules 2% des délégations respectaient la parité.

Une volonté d’agir concrètement 

Face à ces constats, les personnes interrogées sont cependant toutes unanimes : 72% considèrent comme prioritaire de réduire les inégalités de genre (77% de femmes, 67% d’hommes). Des mesures telles que la publication d’un index des inégalités par les entreprises (78%) ou encore la mise en place de quotas aux postes clés de responsabilité dans le domaine de l'énergie et de l'action climatique (70%) sont plébiscitées.

 

En ce sens, Nannette LaFond Dufour, Présidente du Women’s Forum et Leïla Grison, Directrice Diversités, Equité et Inclusion du Groupe Publicis France et co-pilote du Global Meeting : « Nous appelons chacune et chacun à mettre en place des solutions durables pour réconcilier prise de conscience et actions concrètes contre les inégalités de genre. Le Women’s Forum est un lieu d’accueil pour mettre ces actions concrètes en place. Quand elles n’existent pas encore, nous avons besoin de les inventer, toutes et tous ensemble. »

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A propos de cette enquête

Enquête Ipsos pour le Women's Forum for the Economy & Society menée auprès de 3500 personnes résidant au sein des pays du G7.

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Auteur(s)
  • Alice Tétaz Directrice d'études, Public Affairs
  • Diane Lamotte Chargée d'études, Public Affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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