Une personne sur cinq seulement sait précisément ce que signifie le mot microbiote
Le microbiote est composé de milliards de microorganismes (bactéries, virus, champignons…) vivant en symbiose avec notre corps. Nous avons un microbiote intestinal mais aussi un microbiote de la peau, un microbiote de la bouche, des poumons, un microbiote urinaire, vaginal… Ces microbiotes jouent un rôle essentiel pour notre santé. Mais que savent aujourd’hui nos concitoyens du rôle du microbiote ? Que connaissent-ils des comportements à adopter pour prendre soin de leur microbiote ? Souffrent-ils aujourd’hui de problèmes de santé qu’ils associent à leur microbiote ? Quel rôle a aujourd’hui le professionnel de santé dans l’information des patients sur les comportements à avoir pour préserver l’équilibre de ses microbiotes ?
Au-delà des disparités géographiques sur les comportements, cette enquête exclusive révèle une méconnaissance globale du rôle des microbiotes sur la santé et souligne la place essentielle du professionnel de santé dans cette bonne compréhension.
Un faible niveau de connaissance sur le rôle des microbiotes pour la santé…
- Seule 1 personne sur 5 déclare connaitre la signification exacte du terme microbiote (21%). Le microbiote intestinal demeure le plus connu avec 53% des sondés qui connaissent le terme mais seulement 24% qui déclarent savoir exactement ce que c’est. Les autres microbiotes sont beaucoup plus méconnus avec, dans l’ordre, le microbiote vaginal (45% des interviewés connaissent le terme et seulement 18% en ont une connaissance exacte), le microbiote bucco-dentaire (43% le connaissent de nom mais 17% savent ce que c’est) ou encore le microbiote de la peau (40% connaissent le terme mais seuls 15% savent ce que c’est).
- 3 interviewés sur 4 ont conscience qu’un risque de déséquilibre des microbiotes peut avoir des conséquences importantes pour la santé (75%). 74% des personnes interviewées déclarent que notre alimentation a des conséquences importantes sur l’équilibre de notre microbiote et 72% que le microbiote joue un vrai rôle dans les mécanismes de défense immunitaire.
- Mais plus d’1 personne sur 3 n’a pas conscience que les antibiotiques ont un impact sur nos microbiotes (34%). La grande majorité des interviewés ignore que certaines maladies non digestives comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou encore l’autisme pourraient avoir un lien avec les microbiotes (75%).
… et une timide prise de conscience sur les « bons » comportements à avoir pour prendre soin de ses microbiotes
- Ils savent qu’il faut avoir une alimentation équilibrée (84%), pratiquer une activité physique (76%) et éviter de fumer (72%) pour rester en bonne santé et par déduction que ces comportements ont un impact favorable sur les microbiotes.
- En revanche, lorsqu’il s’agit de comportements plus spécifiques, le niveau de connaissance s’effondre : seulement 1 personne sur 3 sait qu’il vaut mieux ne pas se laver deux fois par jour pour préserver le microbiote de sa peau (35%). Moins d’1 femme sur 2 sait qu’il faut éviter les douches vaginales parce qu’elles sont mauvaises pour leur microbiote vaginal (42%).
- Plus d’1 personne sur 2 déclare aujourd’hui avoir adopté des comportements dans sa vie de tous les jours pour conserver l’équilibre de ses microbiotes (57%).

- Il faut saluer cette prise de conscience, même s’il convient de la relativiser aussi. D’abord parce que seulement 1 individu sur 7 dit le faire « beaucoup » (15%), les autres disent pour la plupart le faire seulement « un peu » (42%). Ensuite parce que 43% des personnes interrogées disent n’avoir adopté aucun comportement spécifique. Les résultats de l’Observatoire International des Microbiotes montrent qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine-là.
Le microbiote expliqué par les professionnels de santé : la clé du succès pour adopter des bons comportements !
- Seule 1 personne sur 3 déclare que son médecin lui a déjà appris ce qu’était le microbiote et ce à quoi il servait (37%). Moins d’1 patient sur 2 déclare que son médecin lui a déjà expliqué les bons comportements pour maintenir son microbiote équilibré (44% mais seulement 19% ont eu ces explications plus d’une fois).
- L’information délivrée par les médecins lors de la prescription d’antibiotiques illustre bien à quel point celle-ci reste encore insuffisante. Moins d’1 patient sur 2 dit avoir été informé par son médecin sur les risques d’éventuels troubles digestifs liés à la prise d’antibiotiques (41%). Seul 1 patient sur 3 déclare avoir reçu de son professionnel de santé des conseils pour limiter le plus possible les conséquences négatives de la prise d’antibiotiques sur ses microbiotes (34%) ou informé que la prise d’antibiotiques pouvait avoir des conséquences négatives sur l’équilibre de ses microbiotes (33%).
- En revanche, à partir du moment où un patient a eu l’ensemble des informations et de manière répétée sur le sujet, son rapport au microbiote change beaucoup. Plus de 9 personnes sur 10 (95%) ayant bénéficié des informations, et ce de manière répétée, de la part de leur professionnel de santé ont adopté des comportements pour maintenir leur microbiote équilibré contre 57% parmi l’ensemble des personnes interrogées.

Des seniors peu informés alors qu’ils sont plus fragiles !
- Alors même qu’ils sont à un âge où les problèmes de santé liés au vieillissement vont, pour bon nombre d’entre eux, devenir de plus en plus présents, les seniors (les personnes âgées de 60 ans et plus) sont ceux qui savent le moins ce qu’est précisément le microbiote intestinal (20%, -4 points par rapport au global).
- Ils sont aussi ceux qui ont le moins adopté de comportements pour garder leur microbiote équilibré (seulement 50% contre 57% au global).

- Là encore, face à ce décalage, les médecins ont un rôle essentiel à jouer pour amener les seniors à changer leurs comportements. Or, ce sont des sujets dont ils parlent peu. Seul 1 senior sur 3 s’est déjà vu expliquer par son médecin les bons comportements à avoir pour conserver un bon équilibre de son microbiote (32% contre 58% pour les 25-34 ans). 1 sur 4 dit avoir déjà eu des explications sur ce qu’est le microbiote (26% contre 50% pour les 25-34 ans).
Les Français sont parmi ceux qui adoptent le moins des comportements pour préserver l’équilibre du microbiote, ils sont aussi ceux qui en parlent le moins avec leur médecin.
- En termes de connaissances sur leur microbiote, les Français affichent un certain nombre de lacunes. Par exemple, ils sont ceux qui savent le moins ce que signifie précisément des termes comme « probiotique » (31% contre 43% au global) ou encore « prébiotique » (14% contre 27% au global).
- Leurs connaissances sur les différents comportements qu’il convient d’adopter sont les plus faibles. Ils sont moins nombreux que les autres à savoir que la consommation de probiotiques (45% contre 62% au global) et de prébiotiques (31% contre 51% au global) peut avoir des effets bénéfiques pour leur microbiote.
- Les Français sont aussi ceux qui déclarent le moins avoir adopté des comportements spécifiques pour préserver l’équilibre de leur microbiote : seulement 47% l’on fait (-10 points par rapport au global) et seulement 10% disent le faire « beaucoup » (-5 points par rapport au global).
- Dans le même temps, les Français sont ceux qui échangent le moins avec leur médecin sur le sujet. Seulement 27% déclarent s’être déjà vu prescrire des probiotiques ou des prébiotiques (contre 46% pour l’ensemble). Ils sont aussi ceux qui déclarent le moins que leur médecin leur a expliqué les bons comportements à adopter (25% contre 44% pour l’ensemble). Enfin, seul 1 Français sur 4 s’est déjà vu expliquer à quoi servent les microbiotes (23% contre 37% au global). Seulement 1 sur 10 s’est vu suggérer par son médecin de tester son microbiote (14% contre 30% au global).

- En France, l’éducation des patients est aujourd’hui un enjeu essentiel pour leur apprendre non seulement le rôle du microbiote mais aussi les comportements à avoir pour le préserver le mieux possible et elle doit passer en partie par le médecin.
Murielle Escalmel, directrice du Biocodex Microbiota Institute :
« Cet observatoire, premier du genre, nous livre de riches enseignements sur les connaissances, comportements mais aussi attentes des populations mondiales sur les microbiotes humains. Retenons également le rôle clé joué par les professionnels de santé dans la sensibilisation aux bons comportements pour prendre soin des microbiotes. Ce que montre l’enquête, c’est qu’à partir du moment où le patient reçoit l’information par son professionnel de santé, son rapport au microbiote change. Mieux, des comportements vertueux s’enclenchent. Il convient donc de renforcer l’accompagnement des professionnels de santé pour que le microbiote fasse partie intégrante de la prise en charge des patients. »
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A propos du Biocodex Microbiota Institute Le Biocodex Microbiota Institute est un carrefour international de connaissances ayant pour but de promouvoir une meilleure santé en communiquant sur le microbiote humain. Pour ce faire, il s’adresse aux professionnels de santé ainsi qu’au grand public afin de les sensibiliser au rôle central de cet organe encore méconnu.
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A propos de cette étude
Enquête menée en ligne, entre le 21 mars et le 7 avril 2023, auprès d’un échantillon de 6500 personnes dans 7 pays (France, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Brésil, Mexique et Chine). Echantillons représentatifs par pays assurés par la méthode des quotas appliquée au genre, à l’âge, à la région et à l’occupation du répondant.
