Baromètre des risques futurs
Ipsos et AXA publient la onzième édition du Future Risks Report. Menée auprès d’un échantillon de 19000 personnes représentatives des populations nationales au sein de 15 pays dans le monde et de 3000 experts du risque au sein de 50 pays, cette étude mesure et classe les niveaux de crainte mais aussi le sentiment de vulnérabilité face à 25 différents risques de la vie.
Le sentiment de vulnérabilité progresse en France et atteint des records, alors que les crises sont perçues comme de plus en plus nombreuses
9 Français sur 10 ont aujourd’hui le sentiment qu’il y a un nombre croissant de crises (92%) et qu’elles ont de plus en plus d’impacts sur leur vie (94%).
Dans le même temps, le sentiment de vulnérabilité des Français n’a jamais été aussi fort face aux risques de la vie et il est presque toujours plus élevé que dans le reste du monde. C’est particulièrement le cas pour les risques sociétaux et politiques et plus spécifiquement pour les risques d’instabilité géopolitique (69% des Français estiment être aujourd’hui vulnérables face à ce risque, +8 points par rapport à la moyenne de l’ensemble des pays), les risques de tensions et de mouvements sociaux (71%, +1 point) ou encore les nouvelles menaces pour la sécurité et terrorisme (70%, +7 points).
C’est aussi le cas pour les risques environnementaux comme la pollution : 80% des Français estiment être aujourd’hui vulnérables face à ce risque, +3 points par rapport à l’ensemble des autres pays. Les Français s’estiment aussi plus vulnérables que les autres face au changement climatique (80%, +3 points) ou encore aux risques pour la biodiversité et les ressources naturelles (77%, +6 points).
Ce sentiment de vulnérabilité est aussi plus fort que dans le reste du monde en ce qui concerne les risques de la santé et plus spécifiquement les risques de pandémies et de maladies infectieuses (75% des Français s’estiment vulnérables, +5 points par rapport à l’ensemble des pays dans le monde), le risque de maladie chronique (78%, +6 points) ou encore les risques d’exposition à long terme à des substances nocives (82%, +9 points).
Face aux risques technologiques, les Français se considèrent là encore particulièrement vulnérables, même si sur ce sujet ils se rapprochent des niveaux de crainte exprimés dans le monde : c’est la cas pour les risques liés à la cybersécurité (74%, +1 point par rapport à la moyenne mondiale), ceux qui concernent l’IA et le big data (62%, -2 points). C’est aussi le cas pour les risques liés aux progrès et aux innovations médicales (65%, +3 points).
En 2024, sur les 25 risques de la vie testés, 20 atteignent un niveau de vulnérabilité record auprès de la population française.
Les Français sont parmi ceux qui estiment le plus que leur vulnérabilité a progressé dans leur pays depuis ces 5 dernières années
Les Français ont le sentiment que leur vulnérabilité se renforce année après année, que ce soit sur leur continent (79% des Français estiment que les gens y sont plus de plus en plus vulnérables, +5 points par rapport à la moyenne mondiale) et dans leur pays (80%, +9 points). Il n’y a qu’au niveau de leur ville ou leur village que les Français se montrent très légèrement moins inquiets que la moyenne mondiale mais ce sentiment est toutefois très majoritaire (59%, -2 points).
Ce sentiment que l’on est aujourd’hui plus vulnérable qu’il y a 5 ans dans son propre pays est majoritaire partout et particulièrement fort dans les pays occidentaux, que ce soit aux Etats-Unis (76%), en Espagne, en Belgique (78%), ou encore en Grande-Bretagne (77%). Seule la population suisse se sent beaucoup moins exposée (seulement 54%) mais aussi dans une moindre mesure certains pays asiatiques (69% au Japon, 64% à Hong Kong et 36% en Chine).
La France est le 2ème pays, derrière le Nigeria où le sentiment d’être de plus en plus vulnérable dans son pays depuis ces 5 dernières années est le plus fort (80% contre 85% pour le Nigeria).
Le top 10 des risques les plus craints en France : le changement climatique est toujours en tête, les inquiétudes liées aux risques sociétaux et politiques augmentent
Le risque de changement climatique occupe toujours la première place du classement des risques les plus craints par les Français (comme dans les autres pays dans le monde d’ailleurs). Les risques liés à la cybersécurité progressent, en 5ème position (+ 4 places par rapport à 2023).

Surtout, les craintes à l’égard des risques sociétaux et politiques sont très fortes au sein de la population française et notamment les nouvelles menaces pour la sécurité et le terrorisme (2ème rang, +6 places). L’instabilité géopolitique reste à un très haut niveau (3ème rang, stable par rapport à 2023), tandis que les craintes liées aux tensions et aux mouvements sociaux progressent à nouveau auprès des Français (4ème rang, +2 places). Ces craintes sont aussi particulièrement élevées dans les pays européens.
Dans un contexte de campagne présidentielle violente et de polarisation politique massive, ces craintes sont aussi très hautes aux Etats-Unis. Les nouvelles menaces pour la sécurité et le terrorisme arrivent au 3ème rang des craintes les plus fortes des Américains, les tensions et les mouvements sociaux en 4ème place.
Face à la montée des peurs liées aux risques sociétaux et politiques, la crainte des mouvements de désinformation est forte et légitime pour beaucoup que l’on limite la liberté d’expression en période électorale lorsqu’il s’agit d’empêcher la diffusion de fake news
L’actualité récente a montré à quel point les mouvements de désinformation avait pu ces derniers mois interagir avec la montée de mouvements de violences urbaines. Cela a été le cas en août dernier en Grande-Bretagne avec les violences qui se sont propagées à travers le Royaume-Uni à la suite de messages d’appel à la haine sur les réseaux sociaux. Cela a aussi été le cas en France, en Nouvelle-Calédonie, où à la suite des émeutes, la plateforme TikTok a été interdite sur l’île durant plusieurs semaines.
Le risque est objectivement réel puisque l’on observe un phénomène préoccupant : dans tous les pays, et notamment en France : la grande majorité de la population estime savoir repérer les fake news (78% au global) - c’est notamment le cas aux Etats-Unis (83%), mais aussi en France (75%) - mais considère dans le même temps que les « autres » ne sont pas capables de le faire (60% au global, 60% aux Etats-Unis, 67% en France). Dans ce contexte, le risque de désinformation est réel, global et très élevé.
Les Français quant à eux, dressent un constat alarmant et estiment que, dans leur pays, la diffusion de fausses informations a d’ores et déjà des conséquences graves sur la violence et la haine (89%, +4 points par rapport à la moyenne mondiale), le fonctionnement des institutions (78%, au même niveau que la moyenne mondiale), la radicalisation et le terrorisme (87%, +7 points) ou encore la sécurité des personnes et des biens (82%, + 2points).
Aux Etats-Unis, ces craintes atteignent des niveaux record puisque la très grande majorité des Américains considère que la diffusion de fausses informations a aujourd’hui des conséquences graves sur la violence et la haine (90%, +6 points par rapport au global), le fonctionnement des institutions (87%, +9 points) ou encore la radicalisation et le terrorisme (87%, +7 points par rapport au global).
Dans le contexte des élections à venir, les craintes exprimées sont très fortes. La grande majorité des Français considère que dans le contexte des prochaines élections, le risque de désinformation sur les réseaux sociaux pour influencer le vote des électeurs est réel (84% contre 88% aux Etats-Unis et 83% au global). En revanche, si une majorité de Français craint que la diffusion de fake news génère des manifestations violentes à la suite de la proclamation des résultats par des personnes ayant cru à des informations délibérément fausses (65%), voire une contestation des résultats (58%), cette peur est beaucoup moins élevée qu’aux États-Unis (85%craignent des mouvements de violence et une contestation des résultats).
La majorité des Français considère que le plus important est de veiller à ce que la désinformation et les « fake news » ne circulent pas et n'influencent pas les citoyens, même si cela réduit la liberté d'expression (66% en France contre 62% au global et 59% aux Etats-Unis), seule une minorité considérant qu’il faut plutôt garantir la liberté d'expression pour tous les citoyens, même si cela peut conduire à ce que la désinformation et les « fake news » circulent plus facilement (34% en France contre 38% au global, 41% aux Etats-Unis).
Pour limiter ces risques de diffusion de fausses informations pendant les phases d’élection, la majorité des Français se montre favorable à la mise en place de mesures qui limitent la liberté d’expression et notamment la pénalisation de la désinformation en tenant les individus comme responsables de la diffusion de fausses nouvelles (88%, +1 point par rapport au global). Ils soutiennent aussi majoritairement la mise en place par les pouvoirs publics de mesures telles que des restrictions temporaires de l'accès à l'internet ou le retrait de contenus sur les plateformes numériques (75%).
Les Français sont très critiques à l’égard du niveau de préparation des autorités publiques pour les protéger des risques qu’ils redoutent le plus
Globalement, dans l’ensemble des 15 pays de l’enquête, les populations interrogées se montrent très critiques à l’égard du niveau de préparation des autorités pour faire face à l’ensemble des risques qu’ils redoutent.
Toutefois, l’insatisfaction est presque toujours plus forte en France sur l’ensemble des risques. A titre d’exemple, seule une minorité d’entre eux estime que les autorités publiques sont bien préparées pour faire face au risque climatique (27% contre 32% au global), aux risques énergétiques (39%, -2 points par rapport au global), aux risques de pandémie et de maladies infectieuses (40%, -1 point), aux risques de maladie chronique (45%, -3 points), aux risques de tensions et de mouvements sociaux (28%, -4 points), aux risques de cybersécurité (37%, -4 points) ou encore à ceux liés à l’IA et au big data (29%, -3 points).
Face à des risques de plus en plus globaux, la tentation du repli grandit dans les pays occidentaux et notamment aux Etats-Unis et en France
Globalement, la majorité des populations nationales estime que les risques sont de plus en plus interconnectés et nécessiteraient idéalement des solutions globales, même si cette opinion s’érode (56%, -3 points depuis 2022). Les Français en sont encore plus persuadés que les autres (61%).
Pourtant, en ce qui concerne ce qu’il va falloir faire concrètement, les Français sont très partagés : 50% estiment que les pays vont essayer de se protéger par eux-mêmes contre les risques mondiaux (contre 44% au global) et 50% considèrent que les pays essaieront de trouver des solutions collectives aux risques mondiaux.
Plus précisément, dans les pays européens et notamment en France, les populations estiment de moins en moins que les solutions, pour être efficaces, doivent être globales. C’est le niveau le plus bas jamais mesuré (seulement 48%, -7 points depuis 2021). C’est notamment le cas en France (53%, -9 points depuis 2021). C’est aussi le cas aux Etats-Unis où seulement 42% de la population estime que les mesures devront être prises au niveau global pour être efficaces.
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A propos du Groupe AXA
Le Groupe AXA est un leader mondial de l’assurance et de la gestion d’actifs, avec 147 000 collaborateurs au service de 94 millions de clients dans 50 pays. En 2023, le chiffre d’affaires IFRS s’est élevé à 102,7 milliards d’euros et le résultat opérationnel à 7,6 milliards d’euros. Au 31 décembre 2023, les actifs sous gestion d’AXA s’élevaient à 946 milliards d’euros, incluant les actifs gérés pour le compte de tiers.
L’action AXA est cotée sur le compartiment A d’Euronext Paris sous le mnémonique CS (ISIN FR0000120628 – Bloomberg : CS FP – Reuters : AXAF.PA). Aux États-Unis, l’American Depositary Share (ADS) d’AXA est cotée sur la plateforme de gré à gré OTCQX
sous le mnémonique AXAHY.
Le Groupe AXA est présent dans les principaux indices ISR internationaux, dont le Dow Jones Sustainability Index (DJSI) et le FTSE4GOOD.
Il est l’un des membres-fondateurs des Principes pour l’Assurance Responsable (PSI : Principles for Sustainable Insurance) de l’Initiative Financière du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE FI), et est signataire des Principes des Nations Unies pour l’Investissement Responsable (UNPRI).
Pour en savoir plus : www.axa.com/fr
Accédez au dossier complet sur axa.com
A propos de cette étude
Enquête Ipsos pour AXA menée du 14 mai au 15 juin 2024 auprès de 19 003 personnes interrogées dans 15 marchés : Allemagne, Australie, Belgique, Chine, Espagne, États-Unis, France, Hong-Kong, Italie, Japon, Maroc, Mexique, Nigeria, Royaume-Uni et Suisse.
Enquête réalisée auprès d'échantillons représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus dans chaque pays.
Méthode des quotas appliquée au sexe, à l'âge, à la profession, à la région et à la catégorie d’agglomération.
En France, 1000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus ont été interrogées.