Les Français et l’immobilier, six mois après la mise en place du dispositif Duflot

Après plusieurs décennies de flambée des prix, le marché de l’immobilier semble marquer une pause. Les causes sont multiples : ralentissement économique, baisse du pouvoir d’achat, crise du système bancaire, etc. Cette situation pourrait renforcer l’intérêt des Français pour l’immobilier. En tout cas, en cette période de crise, ils ont le sentiment que le marché est plutôt bien orienté. Pour eux, l’offre est en progression depuis un an (63% le pensent, contre 14% pour qui elle est moins importante et 23% qu’elle est stable)

Auteur(s)
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty
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Pour les Français, le marché de l’immobilier est plutôt bien orienté, même si l’obtention d’un crédit devient la nouvelle difficulté dans l’accession à la propriété.

Le niveau des taux d’intérêt – historiquement bas depuis plusieurs mois – n’a pas non plus échappé aux Français. Une large majorité d’entre eux (71%) estiment que ces taux sont plus attractifs qu’il y a un an (contre 11% moins attractifs et 18% ni plus ni moins attractifs).

L’évolution des prix prête davantage à débat dans l’opinion. Depuis un an, 40% des Français pensent qu’ils ont progressé, 39% qu’ils ont diminué et 21% qu’ils se sont stabilisés. Au-delà des clivages, ce qui est frappant dans ces résultats, c’est qu’après plusieurs décennies de hausse, l’idée selon laquelle les prix augmentent est minoritaire. Cela montre combien les Français sont attentifs à leur évolution. Ils sont par ailleurs très partagés sur la tendance future des prix. 44% des personnes interrogées pensent qu’elle sera en hausse (mais le plus souvent légère pour 33%), contre 41% en baisse (dont 34% considère que cette évolution sera modérée) et 15% stable).

Deux ombres viennent toutefois tempérer l’ardeur des acquéreurs potentiels. La première vient des banques et de leur frilosité à accorder les financements. Sur ce point, une large majorité de Français (68%) s’accorde à dire qu’il est plus difficile d’obtenir un prêt (contre 10% pour qui c’est plus facile et 22% que cela n’a pas changé). La seconde tient à l’action des pouvoirs publics, notamment leurs multiples « coups de rabot » sur les aides et les avantages fiscaux (fin du Seillier, fin du prêt à taux zéro, etc.). La fin de ces différentes mesures nourrit l’idée – très présente dans l’opinion – selon laquelle les aides et les incitations fiscales ne sont pas suffisamment importantes pour encourager les Français à acheter (80% le pensent).

Au final, une large majorité de Français (76%) conseillerait à un ami qui l’envisage aujourd’hui d’acheter (contre 24% qui lui déconseilleraient de s’engager dans cette voie). Malgré les améliorations sur le front de la disponibilité des biens, des prix et des taux d’intérêt, l’opinion évolue peu sur cet indicateur. Les Français répondent sans vraiment tenir compte de l’état du marché, mais plutôt en fonction de l’image valorisée et valorisante qu’ils associent à la propriété immobilière.

A noter enfin qu’en matière d’achat, les préférences des Français vont autant vers le neuf (30%) que vers l’ancien (30%), tandis que 40% n’ont pas vraiment de préférence.

Auteur(s)
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty

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