Les Italiens, les plus "europhiles" des Européens
Plus on se rapproche du passage à la monnaie unique, et plus les Européens en ont une bonne image. En moyenne sur les cinq pays européens testés, l'euro "évoque quelque chose de positif" pour les deux tiers des personnes interrogées. Les Italiens sont aujourd'hui les plus "europhiles" (81% d'évocations positives, soit le record de bonnes opinions en Italie depuis le début de ce baromètre, en 1997), devant les Espagnols (72% de bonnes opinions), les Français (65%) et les Allemands (62%). Il n'y a qu'en Grande-Bretagne où les évocations négatives restent majoritaires (48 contre 46%), malgré une progression de huit points en terme de solde (différence entre évocations positives et négatives).
La progression de l'image de la monnaie unique va souvent de pair avec une confiance croissante dans l'évolution de la situation économique et sociale du pays. Si cette règle s'applique bien en Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne ou Italie, la France fait figure d'exception. L'hexagone est pour cette vague le seul pays dans lequel cette confiance est orientée à la baisse : près de deux Français sur trois se déclarant "inquiets de l'évolution de la situation économique et sociale du pays"(+5), contre seulement 36% de confiants (-4). On n'enregistre pas là, comme pour les autres pays européens testés, de compensation, même partielle, du pessimisme enregistré partout lors de la dernière vague, alors que les personnes avaient été interrogées les jours suivants les attentats aux Etats-Unis. Le début de campagne électorale en France rend peut-être le discours de l'opposition plus lisible dans l'opinion, et les Français plus critiques à l'égard du gouvernement. Toujours est-il que le rapport de force entre confiants et inquiets dans "la capacité du gouvernement à faire face aux principaux problèmes du pays" s'est inversé en deux mois. Alors qu'une majorité de Français faisait confiance au gouvernement pour gérer les problèmes en septembre (50%, contre 45% qui ne faisaient "pas confiance"), ils ne sont plus que 40% en novembre, contre 53% de défiance. Cette montée du doute rapproche les Français des Allemands (40% de confiance contre 56% d'avis contraire) et des Espagnols (38% de confiance contre 52%).
Les Italiens, et surtout les Britanniques continuent en revanche de faire majoritairement confiance au gouvernement. La nouvelle défiance française dans la majorité ne s'accompagne pourtant pas d'une volonté forte d'alternance. Sous l'hypothèse de législatives anticipées, 36% des Français souhaiteraient la victoire de la gauche plurielle, contre 27% celle de la droite, les autres ne souhaitant la victoire d'aucun des deux camps (18%) ou préférant ne pas se prononcer (19%). On n'enregistre pas de ce point de vue d'évolution majeure par rapport aux résultats enregistrés en septembre. Plus globalement, on souhaiterait majoritairement la victoire de la majorité sortante dans les cinq pays de l'étude, les résultats les plus élevés revenant au Labour de Tony Blair : 53% des Britanniques souhaiteraient la victoire des travaillistes en cas de législatives anticipées, contre 29% qui préféreraient voir les conservateurs au 10, downing street.