Vie et mœurs des jeunes Européens au travail - PERCEPTION DE LA CONJONCTURE ECONOMIQUE ET DU ROLE DE L'ETAT

Les chiffres et résultats complets du sondage.

Un optimisme de long terme

La confiance dans l'avenir se maintient

Les " ECP " demeurent, malgré les signes de récession économique et les événements du 11 septembre, très optimistes par rapport à la conjoncture économique des dix prochaines années : 89% se déclarent " assez optimiste" (soit 5 points de plus par rapport à août 2001) et 13% vont même jusqu'à se sentir " très optimiste " (+2 points). Hommes et femmes, "ECP" issus d'une formation littéraire, scientifique ou commerciale partagent le même optimisme. Seuls les sujets britanniques se montrent légèrement plus inquiets que leurs homologues européens : 82% se disent " optimiste ", soit 7 points de moins qu'en moyenne.

L'horizon économique des "ECP" : difficultés à court terme, croissance à long terme

Cet optimisme des " ECP " à l'égard de la situation économique à long terme est, toutefois, nuancée par la perception qu'ils ont de la conjoncture économique des douze prochains mois. En effet, majoritaires sont ceux qui se déclarent " assez " ou " très pessimiste" en ce qui concerne la croissance économique de l'année 2002 (respectivement 51% et 8%, soit au total 59% de pessimistes). Les femmes se montrent, au sujet de la conjoncture économique à court terme, un peu plus inquiètes que leurs homologues masculins (65% de pessimistes contre 57% parmi les hommes). A cette relative réserve des femmes, s'associent les plus jeunes des enquêtés : si les deux tiers des moins de 25 ans se disent pessimistes (66%), ils ne sont que 57% parmi les "ECP" âgés de plus de 33 ans. Ici encore, les "ECP" britanniques sont beaucoup plus prudents que leurs homologues européens (75% se disent pessimistes, soit 16 points de plus qu'en moyenne). Enfin, les "ECP" ayant reçu une formation littéraire sont moins optimistes que les scientifiques ou les commerciaux (72% se déclarent " pessimiste ", soit 13 points de plus qu'en moyenne).

Pour les "ECP" , l'Europe souffrira d'une récession économique… de courte durée

Ce relatif pessimisme à l'égard de la conjoncture économique à court terme est confirmé par le fait que près de la moitié des "ECP" estime que l'Europe se " dirige actuellement vers une récession " (49%). D'ailleurs, 13% pensent que " l'Europe est déjà en récession ". Il reste un large tiers d'optimistes qui ne pense pas que " l'Europe va entrer en récession " (37%).

Fort logiquement, les plus pessimistes à l'égard de la conjoncture économique des dix prochaines années sont ceux qui pensent également que " l'Europe est déjà en récession " (31%, +18 points par rapport à la moyenne). En revanche, les hommes sont plus optimistes que leurs consœurs : 40% déclarent que, pour eux, " l'Europe ne se dirige pas vers une récession " contre seulement 28% de femmes. De même, l'optimisme des Italiens (52% déclarent que " l'Europe ne se dirige pas vers une récession ") contraste avec le scepticisme des Belges (33%) ou des Britanniques (26%).

D'une manière générale, les "ECP" n'adhérent pas à une vision catastrophiste en termes de perspectives économiques européennes. L'hypothèse d'une récession en Europe n'est pas associée à l'image d'une crise économique profonde et durable : la majorité des "ECP" pense que, si la reprise n'est pas encore à l'ordre du jour (2%), elle devrait avoir lieu dès le deuxième semestre 2002 (51%). Les plus pessimistes n'emportent pas les suffrages : seul un tiers estime que la reprise économique n'aura lieu qu'en 2003 (39%).

La structuration des opinions entre optimistes et pessimistes reste la même : les femmes, les Britanniques et les diplômés de l'enseignement littéraire sont toujours ceux qui envisagent avec le plus de mesure une reprise rapide de la croissance économique.

Les "ECP" n'estiment pourtant pas que leur emploi est menacé par la récession

Fort logiquement, les "ECP" ne se sentent pas véritablement menacés dans leur emploi. Les deux tiers se jugent, concernant leur poste, " plutôt " voire " très en sécurité " (respectivement 45% et 21%). Seuls 7% se sentent " très menacé ".

Ce sentiment de relative immunité face aux aléas de la croissance est très vigoureux parmi les "ECP" de nationalité allemande (76% se sentent en " sécurité ") et italienne (74%). Il en est de même pour les diplômés de l'enseignement scientifique (72%) beaucoup plus confiants que leurs homologues littéraires (62%). Cette confiance est d'autant plus forte que les "ECP" sont entrés depuis peu sur le marché du travail : 69% de ceux travaillant depuis moins de trois ans se sentent en " sécurité " contre 59% de ceux qui sont entrés dans la vie active il y a de cela plus de six ans. Enfin, l'appartenance à un grand groupe semble constituer un rempart sûr contre les conséquences de la récession : 72% des salariés d'entreprises de plus de 500 salariés se sentent en " sécurité " contre 62% de ceux qui appartiennent à un établissement de moins de 50 employés.

 



DIAPOS


Fiche technique :

Cette note présente les principaux résultats de l'enquête auto-administrée HR Gardens/Ipsos menée auprès de 2 647 " Early Career Professionals " à partir d'un fichier disponible et fourni par EMDS. Le terrain a eu lieu du 1er décembre au 17 décembre 2001.

L'enquête a été administrée par Internet, selon la méthodologie suivante : un mail a été envoyé à chaque individu inscrit sur le fichier d'EMDS, ayant au moins une expérience professionnelle et appartenant aux 7 nationalités suivantes : allemande, italienne, française, belge, espagnole, néerlandaise et anglaise. Les " ECP " correspondant à ces critères étaient invités à se connecter à l'adresse où était hébergé le questionnaire et à y répondre.

Ce dispositif a été précédé, avant les attentats du 11 septembre, d'une première enquête, portant sur un échantillon de 5.211 " ECP " (interrogés entre le 4 juillet et le 17 août 2001). Cette première enquête - réalisée sur un mode opératoire identique à celle dont nous rendons compte ici - avait permis de mieux comprendre les relations qu'entretiennent les " ECP " avec le monde de l'entreprise. Il est intéressant de rappeler, en préambule à l'analyse de la seconde vague - plus spécifiquement consacrée à la perception de " l'après-11 septembre " - ses grands enseignements. Le pragmatisme dont font aujourd'hui preuve les " ECP " dans le contexte socio-économique actuel tient sans doute plus de leurs caractéristiques propres que de la conjoncture.