Alimentation : plus de choix, plus de contrôles… et moins de goût ?

L'étude Ipsos / Les Etats généraux de l'alimentation fait le point sur l'opinion des Français vis-à-vis de la qualité et de la sécurité des aliments. Pour plus des trois-quarts d'entre eux, les risques ne sont aujourd'hui pas plus nombreux, mais simplement mieux connus qu'auparavant.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Malgré la focalisation régulière de l'actualité sur des problèmes liés à la production, le contrôle, la conservation ou la consommation de biens alimentaires, les Français ont aujourd'hui le sentiment que les choses se sont plutôt améliorées au cours de ces dernières années. L'amélioration la plus largement ressentie concerne la diversité des produits proposés (77%), mais aussi le mode de conservation des aliments (73%). Logiquement, la préparation des repas s'en trouve facilitée pour 7 personnes interrogées sur 10. Par ailleurs, environ les deux-tiers des français estiment que l'hygiène et les contrôles sanitaires lors de la production des aliments ont également fait des progrès depuis une dizaine d'années.Si l'enrichissement de l'offre des produits alimentaires ne semble ainsi pas avoir eu d'effet négatif sur les contrôles, c'est dans le domaine du goût et de la saveur des aliments produits que les avis sont les plus partagés : 32% des interviewés considèrent que les choses se sont améliorées, 30% qu'elles se sont dégradées tandis que 37% penchent pour le statu-quo. Les Français se montrent également partagés à propos de la "possibilité d'acheter de bons produits pour un prix accessible" : si 51% d'entre eux estiment que les choses se sont améliorées sur ce point, 29% n'ont pas perçu d'évolution positive et 18% la jugent même négative.

Les risques : pas de dramatisation excessive

Certes, environ un tiers de la population interrogée estime que les produits alimentaires présentent plus de risques pour la santé des consommateurs qu'il y a 10 ans. Mais ce noyau d'inquiétude ne doit pas masquer le fait que pour la moitié des individus les risques ne sont aujourd'hui ni plus ni moins élevés ; 20% ont même perçu une diminution du risque sanitaire sur la même période. Pour plus des trois-quarts des Français, ces risques ne seraient au total "pas plus nombreux" mais seulement "mieux connus car les contrôles sont plus fréquents" (76% contre 23% qui ont un avis opposé).

Par ailleurs, si la majorité relative des Français (45%) se déclare avant tout directement préoccupée par les "risques relatifs à la sécurité des aliments tels que la listeria ou la maladie de la vache folle", les soucis moins "sanitaires", relatifs au "bien-manger" et se rapportant aux "risques de disparition de notre gastronomie" (21%), au "goût des aliments" ou liés à "une alimentation déséquilibrée" (21%) fédèrent au total autant d'individus.

L'information : de la continuité et du pratique

En matière d'information relative à la qualité et à la sécurité des aliments enfin, les Français se montrent avant tout demandeurs de suivi : 86% estiment ainsi que l'on ne parle de ces problèmes que "quand ça va mal" ou "quand c'est trop tard". Ils estiment d'une manière générale, que les "informations manquent de suivi" (70%). Le manque de caractère "pratique" de l'information est également stigmatisé par 72% des personnes interrogées qui l'estiment globalement "trop sensationnaliste" (61%).

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société