Antoine Rufenacht domine la scène havraise
Antoine Rufenacht semble bien placé pour se succéder à lui-même, à la mairie du Havre, en 2001. L'enquête d'intentions de vote Ipsos-le Point met en lumière la popularité du maire RPR qui a mis fin à trente années de domination communiste dans cette ville portuaire en 1995. Son bilan est jugé "positif" par 72% des Havrais interrogés. Sur le terrain de sa gestion municipale, Rufenacht est apprécié par la quasi-totalité de l'électorat de droite, mais aussi par une majorité de sympathisants socialistes ou écologistes et même par près de la moitié des proches du PCF.
Cette popularité se traduit d'autant plus favorablement en intentions de vote que la gauche souffre d'une carence de leader naturel. Le député communiste Daniel Paul, candidat à la tête d'une liste d'union de la gauche, est violemment contesté par les socialistes locaux qui entendent conduire eux-mêmes la bataille municipale. Le PS havrais est, au demeurant, confronté à de fortes rivalités internes. Rien n'assure donc, en dépit du souhait des états-majors nationaux du PS et du PCF, que la gauche ira unie à la compétition municipale. Si tel était le cas, elle serait au premier tour, d'après cette enquête, dominée de dix points par la liste d'union RPR-UDF-DL emmenée par Rufenacht. On relève le bon score (13%) enregistré par la liste d'extrême-droite du MNR de Bruno Mégret, même si elle est loin d'égaler la performance enregistrée par le FN (22%).
Une division de l'extrême-droite, fort possible, la priverait sans doute de l'accès au second tour. En cas de duel entre les listes de droite et de gauche, celle de Rufenacht l'emporterait avec une marge relativement confortable (56%). Dans l'hypothèse d'une triangulaire avec la liste du MNR, la victoire du maire sortant serait moins assurée : son avance en intentions de vote sur l'opposition n'est alors plus que de trois points. En souhait de victoire, la droite domine la gauche de cinq points. Son avantage est encore plus net (sept points) en pronostic de succès électoral. Le Havre, qui a voté à 55% pour Lionel Jospin à la dernière élection présidentielle, conserve son coeur à gauche tout en appréciant son édile de droite.