Arlette Laguiller

Arlette Laguiller se présente pour la cinquième fois consécutive à l'élection présidentielle. S'appuyant sur une popularité exceptionnelle pour une personnalité d'extrême gauche, elle tentera cette fois de faire mieux qu'en 1995 (5,3%), et peut-être de devancer le candidat communiste Robert Hue au soir du premier tour. Cette hypothèse n'est en tout cas pas à exclure au vue des dernières intentions de vote mesurées par Ipsos.

10 janvier 2002

Auteur(s)

Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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Avec une majorité absolue de jugements favorables, Arlette Laguiller s’était emparé, en décembre dernier, de la troisième place au baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point. Même si les choses se sont un peu dégradées depuis, la campagne électorale faisant resurgir les clivages politiques, cette régularité dans le peloton de tête du palmarès des leaders politiques préférés des Français est exceptionnelle pour une personnalité d’extrême gauche. Certes, la popularité de Laguiller s'appuie sur un succès d'estime, relatif tant à sa longévité sur l'échiquier politique, qu'à sa constance idéologique. Mais on constate aussi que cette popularité dépasse le cadre de sa propre personnalité. Son image est en effet nettement moins consensuelle que celle des autres leaders de gauche. Populaire auprès d'un peu moins des deux-tiers du "peuple de gauche" (catégories socioprofessionnelles inférieures, revenus modestes ou plus généralement "sympathisants de gauche"), elle recueille toujours une majorité d'avis défavorables dans les autres catégories de population.

Après la bonne tenue des listes d'extrême gauche aux municipales, la popularité d'Arlette Laguiller confirme en tous cas que l'extrême gauche bénéficie aujourd'hui d'un contexte d'opinion favorable. Son score à la présidentielle (*) sera à surveiller : l'hypothèse que la candidate de Lutte Ouvrière devance le candidat communiste n'est aujourd'hui plus à exclure, même si cette popularité, hors norme pour une candidate d'extrême gauche, ne garantit en rien une performance électorale. Pour l’heure en tout cas, Hue et Laguiller sont au coude à coude dans les intentions de vote, crédités chacun d’environ 6% d’intentions de vote. Les reports de voix de l’électorat potentiel de la candidate trotskiste sont en revanche nettement moins clairs que ceux de Robert Hue : aujourd’hui, à peine un sur deux choisirait Jospin au second tour, un cinquième donnerait sa voix à Chirac, quand 30% préféreraient s’abstenir. Jospin recueillerait en revanche la quasi-totalité des voix de Robert Hue au premier tour.

(*) Scores obtenus aux précédentes élections présidentielles :
1974-2,3% / 1981-2,3% / 1988-2% / 1995-5,3%

Evolution des intentions de vote en faveur de Laguiller