Attentats aux Etats-Unis: deux-tiers des Français favorables à l'intervention militaire de la France
Moins d'une semaine après les tragiques attentats ayant frappés les Etats-Unis, les deux tiers des Français semblent prêts à entrer en guerre contre le terrorisme. Ils se sont en tout cas déclarés favorables à la participation de la France si une intervention armée était initiée par les Etats-Unis ou l'Otan. Sans être massif (une personne sur trois émet sur la question un avis plutôt (14%) ou très (7%) défavorable), cet appui est largement majoritaire dans l'opinion. On retrouve en fait des niveaux de soutien proches de ceux enregistrés aux moments du conflit des Balkans et de la guerre du Golf. Pour mémoire, au tout début du conflit yougoslave, six Français sur dix approuvaient la participation militaire de la France à l'opération "Force déterminée" (1). Deux semaines plus tard, l'approbation de la participation française à la guerre humanitaire avait d'ailleurs progressé de quatorze points (2). En 1991, deux Français sur trois appuyaient la participation de l'armée française aux opérations "tempête du désert" contre l'Irak (3), au premier jour de l'opération. Là encore, l'adhésion s'était affirmée au fil des semaines. Aujourd'hui, alors même qu'il n'y a pas à proprement parler ni d'ennemi identifié ni d'action engagée, le traumatisme est si présent que les Français sont autant déterminés que lors des derniers conflits armés.
Comme en 1991 et en 1999, les hommes sont plus nombreux que les femmes à se déclarer favorables à une participation française s'il devait y avoir intervention militaire occidentale (71%, contre 65% pour les femmes). On est également à nouveau un peu plus convaincu à droite qu'à gauche (80% d'avis favorables chez les sympathisants de droite, contre 62% pour les proches de la gauche plurielle). En ce qui concerne la sécurité intérieure, près de six Français sur dix se déclarent "rassurés par les mesures prises par les pouvoirs publics". Les femmes sont en revanche nettement plus inquiètent que les hommes (44% des femmes, contre 33% des hommes, sont aujourd'hui "peu rassurées"). Sans que l'on puisse parler de psychose, une large part des Français sont sous le choc du drame américain.
(1) Etude Ipsos/JDD, 26/27 mars 1999, échantillon national représentatif de 1003 personnes.
(2) Etude Ipsos/JDD, 9/10 avril 1999, échantillon national représentatif de 910 personnes.
(3) Etude Sofres/Le Figaro, 17 janvier 1991, échantillon national représentatif de 800 personnes (cf. la Banque des Sondages de Canal Ipsos)
