Avec la crise, la popularité des leaders politiques s’oriente à la baisse
Executif
La relative stabilité de la popularité de Nicolas Sarkozy (45% de jugements favorables, -1 point, contre 51% de jugements défavorables, inchangé) masque une baisse des bonnes opinions dans les catégories populaires (ouvriers, faibles revenus…) et chez les sympathisants de gauche, compensée par la progression des avis favorables des cadres supérieurs, hauts revenus, proches de l’UMP et centristes.
François Fillon est en baisse dans les mêmes catégories que le Président de la République (élargies à employés, revenus moyens), sans que l’on enregistre pour autant la même progression chez les soutiens naturels (hauts revenus, sympathisants de droite). Du coup la cote du Premier ministre s’oriente à la baisse, même s’il conserve un solde d’opinion tout juste positif (46% de jugements favorables, -5 points, 45% de jugements défavorables, +5).
Gouvernement
La plus forte baisse de cette vague de janvier concerne Roselyne Bachelot (-11 points d’avis favorables sur l’ensemble de l’échantillon, à 36% contre 48% d’avis défavorables). Les drames survenus dans les hôpitaux pendant les fêtes font chuter la popularité de la ministre de la Santé à gauche (-12 points de bonnes opinions chez les sympathisants PS, à 23% d’avis favorables contre 65% d’avis contraire) mais aussi dans son propre camp (-10 points chez les proches de l’UMP, 56% contre 32% de mauvaises opinions).
La baisse enregistrée sur l’action de Xavier Darcos est moins nette, mais tout de même sensible : -6 points sur l’ensemble de l’échantillon (30% d’avis favorables), -6 points chez les sympathisants PS (16%), -2 points chez les proches de l’UMP (58%). Le Ministre de l’Education encaisse ici la résonnance des manifestations lycéennes de fin d’année.
Si son image consensuelle lui permet de conserver la tête du palmarès des leaders politiques, Bernard Kouchner perd tout de même 8 points de bonnes (60% d’avis favorables). Derrière Bertrand Delanoë (59% d’avis favorable, -1 point), une plus forte exposition médiatique permet en revanche à Rama Yade de grimper pour la première fois sur le podium (58%, +2 points), et à Rachida Dati d’échapper elle aussi à la tendance baissière du baromètre (45% d’avis favorables, +4 points). Autre exception, Michèle Alliot-Marie gagne 3 points de bonnes opinions (55%), et retrouve la première place du classement établi par les sympathisants UMP (82% de jugements favorables, +5).
Opposition
Les premières places du palmarès des leaders politiques sont toujours trustées par les membres du gouvernement. Après Bertrand Delanoë (2ème), la personnalité d’opposition qui apparaît ensuite dans le classement ne pointe qu’à la 7ème place : il s’agit d’Olivier Besancenot, qui recueille toujours une majorité de bonnes opinions (52%) chez les Français, grâce notamment à la bienveillance des sympathisants socialistes (65% d’avis favorables).
La prime à la présence médiatique au moment du congrès de Reims s’estompe pour les leaders socialistes ; Bertrand Delanoë et Martine Aubry perdent ainsi chacun 5 points chez les proches du PS. Avec respectivement 70% et 66% de jugements favorables, ils restent toutefois en tête du classement des sympathisants PS.
La chute est encore plus brutale pour Ségolène Royal, qui perd 8 points dans son camp (52% d’avis favorables), et n’est plus soutenu, sur l’ensemble de l’échantillon, que par un Français sur trois (34%, -3 points).
A noter enfin à gauche l’entrée au baromètre de Benoît Hamon. Le nouveau porte parole du Parti socialiste souffre encore d’un déficit de notoriété (49% des personnes interrogées sont sans opinion sur son action). Chez ceux qui s’expriment, les avis sont partagés (27% d’avis favorables contre 24% d’avis contraire). Benoît Hamon bénéficie d’une popularité plutôt clivée pour un nouveau venu, avec une majorité d’avis favorables chez les sympathisants de gauche et d’extrême gauche, les jeunes ou les salariés du public, contre des avis majoritairement négatifs à droite ou chez les plus de 60 ans.