Banlieues : l'opinion adresse un satisfecit à Nicolas Sarkozy
Selon la dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point, une nette majorité de Français soutient l'action du Ministre de l'Intérieur depuis le déclenchement des émeutes en banlieue. On lui fait également confiance pour trouver des solutions durables à la situation des quartiers défavorisés. Nicolas Sarkozy retrouve la première place du palmarès des leaders politiques, et se détache en tête du baromètre de potentiel électoral.
Traditionnellement les violences créent une demande d'ordre qui profite à la droite, et particulièrement à ceux qui l'incarnent. Les deux tiers des personnes interrogées par Ipsos le 12 novembre approuvent l'action de Nicolas Sarkozy depuis le déclenchement des émeutes en banlieues. L'approbation est d'autant plus forte que l'on se déplace vers la droite du spectre politique : les avis sont partagés chez les proches du Parti Socialiste (50/50), et de plus en plus favorables chez les sympathisants UDF (79%), UMP (90%) et FN (97%). Le niveau de confiance au Ministre de l'Intérieur pour "apporter des solutions durables à la situation des banlieues défavorisées" est presque aussi fort, à 64% sur l'ensemble des Français. Là encore, Nicolas Sarkozy bénéficie d'une relative bienveillance des électeurs de gauche (44% de confiance chez les sympathisants PS), et d'un soutien presque unanime à droite et à l'extrême droite (respectivement 88 et 90% chez les proches de l'UMP et du FN). La question de "l'expulsion des étrangers impliqués dans les émeutes, qu'ils soient en situation régulière ou irrégulière", est également tranchée en faveur du Ministre : 63% des Français approuvent cette décision, dont plus de la moitié des sympathisants PS, les trois quarts des proches de la droite parlementaire, 90% des proches du Front National.
Nicolas Sarkozy a marqué des points. Onze précisément au palmarès des leaders politiques, où il obtient le meilleur score. (63% de jugements favorables). Son action fait presque l'unanimité à droite (88% d'avis favorables chez les proches de l'UDF et de l'UMP). Il est aussi mieux noté à gauche (40% de bonnes opinions, +11 points), aussi bien que Laurent Fabius (39% de bonnes opinions). La place du Nicolas Sarkozy en tête du baromètre de "potentiel électoral" présidentiel est aussi confortée. Plus de six Français sur dix déclarent qu'ils voteront probablement pour lui "s'il se présente au premier tour en 2007". Un électeur sur cinq en serait même déjà "certain", une base électorale qu'aucun autre leader politique ne possède aujourd'hui (la moyenne de "certain de voter" concernant les 13 autres leaders testés à 4,5%, Nicolas Sarkozy est à 19%).
Dominique de Villepin, pour qui on enregistrait le même niveau de potentiel électoral que le Ministre de l'Intérieur le mois dernier, est distancé. Le Premier ministre obtient tout de même une majorité de soutien sur l'ensemble de l'échantillon - 53% envisagent de voter pour lui s'il était candidat – mais sans une base équivalente de personnes convaincues (5%). L'écart est plus net chez les sympathisants UMP, avec un potentiel à 91% pour Nicolas Sarkozy (35% de "certains de voter pour lui"), contre 76% pour Dominique de Villepin (10% de "certains").
Moins massivement que pour Nicolas Sarkozy, le Premier ministre sort conforté de la crise des banlieues. Son action depuis le début des émeutes est approuvée par six Français sur dix, 85% chez les proches UDF-UMP. On lui fait également confiance pour trouver des solutions durables au malaise des quartiers (58%). Avec des avis plus favorables chez les Verts ou les sympathisants UDF, il retrouve aussi un solde d'opinion(*) positif au baromètre de l'action politique (50% de bonnes opinions, 44% d'avis contraire).
Même s'il progresse, Jacques Chirac reste sur l'échec du référendum (58% de mauvaises opinions, contre 62% le mois dernier). L'action du chef de l'État par rapport aux émeutes est majoritairement désapprouvée (54%), et les Français ne lui font pas confiance pour trouver des solutions durables (59%).
A gauche, la popularité des leaders politiques s'oriente à la baisse. Hormis Jack Lang qui progresse de deux points (56% d'avis favorables), tous les autres personnalités testées sont stables ou perdent quelques points. François Hollande est pointé à 34% d'avis favorables sur l'ensemble de l'échantillon, 56% chez les sympathisants de gauche. Au baromètre de potentiel électoral, c'est toujours Lionel Jospin qui a la faveur des proches du PS (75% pourraient voter pour lui s'il était candidat), devant Ségolène Royal (70%), et Jack Lang (63%).
A l'extrême droite, Jean-Marie Le Pen progresse de cinq points : de 16 à 21% d'avis favorables "sur son action". Au potentiel électoral présidentiel, il est à 20% (6% "certains de voter pour lui").
(*) différence entre jugements favorables et défavorables
J. Chirac, D. de Villepin et de N.Sarkozy dans la gestion des émeutes.
Fiche technique :
Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques
Potentiel électoral présidentiel
Popularité suite aux émeutes dans les banlieues