Baromètre Barclays des Forts Potentiels Economiques – 3ème vague1ère partie

Ils sont 10% de la population à disposer d’un revenu foyer mensuel de 4.000 € nets et plus. Même aisés, ils font vivre l’adage selon lequel « Qui n'épargne pas un sou n'en aura jamais deux » et s’ils bénéficiaient d’une hausse de revenus, feraient primer l’intention d’économiser à celle de consommer. Si l’appétit de consommation n’est pas en panne chez les plus privilégiés, leur propension à l’épargne et leur réserve face à leur situation financière indiquent que même en ayant les moyens, les Forts Potentiels sont aussi soumis aux jeux des arbitrages économiques. Moindre fringale consommatoire chez les femmes-cigales et des jeunes de plus en plus « fourmi », autant d’indicateurs d’une France d’en haut qui joue sinon la décroissance, au moins la tempérance. Le nouvel Observatoire Barclays des Forts Potentiels Economiques fait le point sur le moral économique des plus privilégiés.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
Get in touch

Le regain d’optimisme observé en septembre dernier s’essouffle

La précédente vague d’enquête (septembre 2006) était marquée par un optimisme plus élevé des Forts Potentiels Economiques (FPE) sur leur situation. Ce regain d’optimisme, qui semble s’être aplani aujourd’hui, retrouve ainsi un niveau similaire à celui de mai 2006.

En effet, seul un cinquième (21%) fait état d’une amélioration de leur situation financière sur les deux dernières années contre 30% en septembre dernier. De la même manière, lorsqu’ils se projettent sur les deux prochaines années, moins d’un cinquième (17%) pensent que la situation va s’améliorer contre un quart (25%) il y a six mois. Avec des résultats proches de ceux enregistrés en mai 2006, nous sommes davantage en présence d’un aplanissement de l’optimisme que d’une dégradation. Un tassement qui questionne toutefois le moral de ces privilégiés.

Et si jeunesse savait ? Même les jeunes aisés ont moins le moral

A l’instar de l’ensemble de la population française dans son ensemble où les jeunes se distinguent toujours par un optimisme plus marqué, les benjamins des Forts Potentiels Economiques (moins de 35 ans) se maintiennent au dessus des perceptions de leurs ainés, mais sans échapper au climat de tempérance général. 

Le sentiment d’amélioration de leur situation financière continue de baisser, sans toutefois que ce constat ne s’exprime par un sentiment de dégradation. Ils étaient 37% en mai 2006 à estimer que leur niveau de vie s’était amélioré au cours des deux dernières années et 34% en septembre 2006. Ils ne sont plus que 26% aujourd’hui.

Il en est de même en termes de projection sur l’avenir : les jeunes aisés étaient 35% en mai 2006 à projeter une amélioration de leur situation au cours des deux prochaines années, 30% en septembre 2006 ; ils ne sont désormais plus que 24%.

Dans les deux cas, le report d’opinion s’effectue sur un sentiment de stabilité de leur niveau de vie.

Symptomatique de ce « ni mieux/ni moins bien », les jeunes continuent de manifester une plus grande propension à l’épargne et sont même – signe d’un repli sécuritaire - de plus en plus nombreux : 31% d’entre eux mettent de l’argent de côté plus aisément (versus 21% en septembre 2006). Des résultats qui sont nettement supérieurs à l’ensemble des Forts Potentiels Economiques (14%) et qui se confirment par ailleurs.

En effet, l’hypothèse d’une augmentation des revenus se traduit à nouveau par un comportement dominé par l’épargne auprès de l’ensemble de la population, avec des jeunes toujours plus enclins à mettre de l’argent de côté. Comme lors des deux premières vagues, plus des deux tiers des jeunes déclarent favoriser l’épargne en cas d’augmentation de revenu.

Modération plutôt que panne de désir, les femmes deviennent toutefois moins « cigales »…

Cette décélération de l’optimisme ne se ressent toutefois ni sur l’envie de consommer, ni sur le sentiment d’en avoir les moyens. Près des deux tiers des FPE estiment avoir les moyens de dépenser (61%) et une proportion égale, avoir envie de dépenser en cette période de soldes (60%).

Toutefois, comme observé auprès des jeunes, l’optimisme s’érode un peu auprès d’une population plus traditionnellement moteur de l’envie consommatoire : les femmes. Celles-ci semblent avoir moins envie de consommer tout en reconnaissant ne pas avoir de difficultés financières : 59% d’entre elles déclarent avoir les moyens de dépenser (+ 7 points par rapport à septembre 2006 ; + 9 points par rapport à mai 2006) ; en revanche, même si elles sont toujours majoritaires à favoriser les dépenses, elles ne sont plus que 63% contre 70% en septembre dernier (-7 points par rapport à septembre ; -6 points par rapport à mai).
Cette moindre tendance à chanter chez les cigales intervient en ce début d’année, marqué par un bilan en demi-teinte des soldes d’hiver. Envie de consommer tendanciellement à la baisse ou simple accident météo-consommatoire ? Réponse à la prochaine vague d’enquête…

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société