Baromètre Barclays : Les femmes et l’argent

Alors que la 2ème édition du Women’s Forum se déroule actuellement à Deauville pour promouvoir la vision des femmes sur les enjeux majeurs de notre société, Ipsos Public Affairs a réalisé en cette rentrée la deuxième vague du « Baromètre des Forts Potentiels Economiques(1) ». Conduite pour Barclays, cette étude consacre une attention particulière au rapport à l’argent en faisant la distinction entre le regard des hommes et celui des femmes.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Un point de vue plus optimiste sur la situation économique du foyer

Moins de 6 mois auront suffi pour voir apparaître un regain d'optimisme chez les « Forts Potentiels Economiques 1  ». Lorsqu'on leur demande de dresser un bilan de la situation économique de leur foyer sur les deux dernières années écoulées, même si la moitié d'entre eux juge qu'elle n'a pas changé, près d'un tiers fait état d'une amélioration (30% au lieu de 24% en mai dernier), tandis que 20% pensent qu'elle s'est détériorée.

Autre élément révélateur de cette évolution des perceptions : l'envie de consommer progresse.

Bien que le pouvoir d'achat demeure stable, avec 57% des Forts Potentiels Economiques qui déclarent avoir les moyens de dépenser (versus 59% en mai dernier), les deux tiers d'entre eux disent aujourd'hui avoir envie de consommer (65% versus 59% en mai dernier).

Homme – Femme, une vision assez proche de l'argent

Que l'on soit une femme ou un homme, l'argent représente une valeur positive pour 81% des personnes disposant des plus hauts revenus. Un résultat qui place l'argent juste derrière la famille, le travail et l'ambition, mais loin devant la religion et la politique.

Des différences de perceptions entre hommes et femmes s'observent cependant concernant la Bourse , sur laquelle seulement 37% des femmes portent un jugement positif alors que 57% des hommes sont dans ce cas. L'explication de ce clivage se trouve probablement dans le sentiment de sécurité qu'apporte l'argent, plus largement perçu par les femmes (74%) que par les hommes (59%). Ces derniers associent plus volontiers l'argent à une forme de liberté (61%) et, de ce fait, sont peut-être plus enclins à valoriser le risque associé à l'univers boursier.

La dévalorisation salariale des femmes par rapport aux hommes se situe en tête des thématiques jugées les plus choquantes : 50% s'estiment très choqués par cette inégalité et 40% assez choqués. Même si les hommes sont sensibles à cette différence de niveaux de salaire, ce sentiment est logiquement plus fort chez les femmes où 62% d'entre elles se disent très choquées contre 37% des hommes. A l'inverse, les Forts Potentiels Economiques déclarent ne pas être choqués à l'idée qu'une femme touche un salaire plus élevé que son conjoint. Un constat qui fait l'unanimité, que l'on soit un homme ou une femme.

En dehors de ce dernier point, les femmes se montrent d'une manière générale plus indignées que les hommes sur ce qu'elles considèrent du domaine de l'injustice. Elles sont plus souvent choquées par les salaires de certains sportifs (85% d'entre elles se disent très ou assez choquées contre 67% des hommes) , les profits importants de certaines entreprises (54% contre 30% des hommes) et les gains en bourse (46% contre 42% des hommes).

L'argent, un sujet non conflictuel

Pour les femmes comme pour les hommes, l'argent reste un sujet parfois délicat à aborder dans le cercle amical et professionnel : moins d'un tiers des femmes en parlent facilement avec leurs collègues. Que ce soit la famille, les amis ou les collègues, parler d'argent est une chose que l'on accomplit plus facilement lorsque l'on est jeune. Plus l'on vieillit et plus le sujet devient difficile à aborder, quelque soit l'interlocuteur.

Ce sujet de discussion est toutefois plus simple lorsqu'il est évoqué dans le cadre familial, et plus précisément au sein du couple où 96% des femmes déclarent parler facilement de ce sujet avec son conjoint, et inversement.

D'ailleurs, l'argent n'apparaît pas non plus comme un sujet épineux à aborder dans le foyer. Une grande majorité des répondants déclarent que cela n'a jamais ou rarement entraîné de conflit (81%) et ceci même si l'on évoque plus précisément la manière de gérer le budget du foyer (83%) .

Et même s'il apparaît quelques différences de perceptions entre hommes et femmes sur ce point de vue, elles ne sont que minimes.

Les couples gèrent en majorité leurs finances en commun

Si « parler d'argent » n'est pas source de conflit, « gérer son argent » est toutefois considéré comme une corvée par plus de la moitié des personnes interrogées (56%), contre seulement 37% qui déclarent y prendre plaisir.

On observe ici de grandes disparités entre hommes et femmes : tandis que les hommes semblent partagés sur la question (46% considèrent que c'est un plaisir, 49% que c'est une corvée), les femmes sont en grande majorité (63%) réticentes lorsqu'il s'agit de s'occuper de la comptabilité du foyer, et elles ne sont que 29% à affirmer y prendre plaisir.

Ce sentiment n'entraîne pas pour autant une désimplication de leur part. Ainsi, plus de la moitié des foyers décident et agissent en commun pour l'ensemble des questions budgétaires (57%) . Pour un quart des foyers, les rôles sont répartis, et chacun s'occupe d'un aspect du budget. Ce n'est que dans 17% des foyers que seul un partenaire prend en charge les finances du couple.

Les plus jeunes semblent plus favorables à une gestion commune, ils optent pour les trois quarts d'entre eux une gestion partagée, contre seulement la moitié des plus de 35 ans.

L'ensemble de ces foyers aisés s'accorde néanmoins une liberté non négligeable en ce qui concerne leurs dépenses, puisque qu'ils ne consultent en moyenne leur conjoint que pour des montants d'achat supérieurs à environ 1.000 €. Notons tout de même que les femmes fixent cette limite légèrement plus basse que les hommes.

Pourtant, lorsqu'il s'agit de décrire son attitude par rapport à l'argent, les femmes se montrent assez autocritiques : 34% d'entre elles s'estiment « dépensières » alors que seul un quart des hommes leur attribue ce comportement.

 

(1) Forts Potentiels Economiques : Personnes appartenant aux 10% de la population française dont les foyers disposent des revenus les plus élevés (revenu mensuel net du foyer s'élevant à 4.000 € et plus).


Fiche technique :

Sondage effectué pour : BARCLAYS

Dates du terrain : Du 28 au 30 août 2006.

Echantillon : L'enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 502 personnes constituant un échantillon représentatif du top 10 de la population française, âgée de 18 ans et plus.

Méthode : Echantillon interrogé par téléphone.

Méthode des quotas : sexe, âge, et profession du chef de famille, après stratification de la région et de la taille d'agglomération.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société