Baromètre de l’action politique : des sympathisants socialistes moins critiques à l’égard de leurs leaders
François Hollande gagne ainsi deux points de popularité auprès des Français (23% de jugements favorables) mais surtout rebondit auprès des sympathisants socialistes avec une hausse de 10 points en un mois (à 58% d’opinions positives). Il reste que le président de la République ne convainc toujours pas la gauche non-socialiste (seulement 25% de bonnes opinions chez les sympathisants des Verts, 27% pour ceux du Front de Gauche) et qu’il crispe de plus en plus la droite : François Hollande recueille 97% de jugements défavorables (dont 66% de très défavorables) chez les proches de l’UMP et 98% (dont 78% de très défavorables) chez les sympathisants frontistes.
A l’image du président de la République, Jean-Marc Ayrault progresse lui-aussi de 2 points dans l’opinion (23% de jugements positifs, contre 69% d’avis critiques), grâce notamment à la forte hausse observée, là encore, chez les sympathisants socialistes (53% de bonnes opinions, +13 points en un mois, contre 40% de jugements négatifs).
Cette dynamique positive touche à l’ensemble des membres de la majorité. A l’exception de Vincent Peillon (25%, -2 points), dont la réforme des rythmes scolaires peine à convaincre, les ministres du gouvernement voient leur cote de popularité progresser, notamment dans leur propre camp. Ainsi, Michel Sapin gagne 5 points à 27% (+20 points chez les sympathisants socialistes) et Pierre Moscovici 4 points à 29% (+10 points chez les proches du PS), tous deux bénéficiant sans doute de l’annonce des chiffres du chômage du mois d’octobre. Najat Vallaud-Belkacem, en première ligne du débat sur la prostitution, progresse de 5 points à 37% (et de 15 points dans son camp), Laurent Fabius en gagne 1 (à 41%) et 8 points chez les proches de son parti. Parmi les hausses les plus spectaculaires, on citera surtout Christiane Taubira : depuis les attaques racistes dont elle a été victime, la Garde des Sceaux cumule une hausse de 11 points à 43% de jugements favorables. Elle progresse même de 12 points en un mois chez les sympathisants socialistes (et de 24 points depuis octobre), et devient leur personnalité politique préférée avec 77% d’opinions positives.
Quant à Manuel Valls, il est en hausse également, de 3 points à 59% d’opinions favorables, et conserve la tête du palmarès général avec 59% d’opinions positives, dix points devant Bertrand Delanoë (deuxième du classement, 49%, +2 points) et Alain Juppé (troisième, 49%, -1 point).
A droite, Nicolas Sarkozy apparaît de plus en plus comme le leader naturel incontesté. Avec 43% de bonne image (+1 point), il devance largement un François Fillon en perte de vitesse (35%, -3 points, soit un score plus faible que celui de décembre 2012, en pleine crise de l’UMP) et un Jean-François Copé au plus bas (23%, -1 point, avant-dernier du classement général). Chez les sympathisants UMP, l’écart est encore plus prononcé. L’ancien président recueille 85% d’opinions favorables (+6), soit 21 points de plus que son ancien Premier ministre (64%) et 34 points de plus que Jean-François Copé (51%).
Enfin, cette nouvelle édition du baromètre de l’action politique Ipsos / Le Point confirme deux enseignements déjà observés le mois dernier. Il n’y aura pas eu d’effet d’annonce pour « l’Alternative », ses deux leaders affichant même ce mois-ci des cotes de popularité en baisse : 39% de jugements positifs pour François Bayrou, soit -3 points par rapport à novembre, 41% pour Jean-Louis Borloo, en recul d’1 point. Quant à Marine Le Pen, elle peine à sortir d’une séquence plutôt négative. Malgré une hausse de 2 points (à 33%) et de forts soutiens chez les ouvriers (53%), la présidente du Front national recule une nouvelle fois auprès d’une population stratégique à quelques mois des échéances électorales, les sympathisants UMP (31%, -5 points en un mois, -17 points depuis septembre dernier).