Baromètre de l'action politique : Laurent Fabius perd des points
La dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-le Point confirme l'impopularité de Jean-Pierre Raffarin, qui contraste avec la confiance relative que les Français accordent aux membres de son gouvernement. A gauche, le "non" de Laurent Fabius au traité constitutionnel européen lui coûte quelques points de bonnes opinions.
En un mois, la popularité des deux têtes de l'exécutif n'a pratiquement pas varié. Comme en septembre, le Président de la République conserve le soutien d'un peu plus d'un Français sur deux, contre toujours 40% de mécontents. Impopulaire à gauche, Jacques Chirac garde la confiance des proches de l'UMP, chez qui l'on enregistre un taux de 90% de jugements favorables, le record de l'année.
Cela fait également plus d'un an que le Premier ministre navigue dans l'impopularité. Son travail reste critiqué par 60% des Français, contre un bon tiers d'avis contraire. Jean-Pierre Raffarin semble en fait cristalliser une bonne part des reproches que l'opinion pourrait adresser au gouvernement, en rapport avec la progression du chômage, du prix de l'essence, de la crise des otages en Irak ou du "couac" Julia. Son impopularité chronique contraste avec la majorité d'avis favorables dont bénéficient les membres de son équipe. Sans s'attarder sur l'extraordinaire popularité de Nicolas Sarkozy (62% d'opinion favorable, 90% chez les sympathisants de droite et 41% chez les proches de la gauche parlementaire), tous les ministres testés enregistrent encore ce mois-ci un solde d'opinion positif. Dominique De Villepin est à 53% de jugements favorables (24% d'avis contraire), devant Jean-louis Borloo (48%, 18% d'avis contraire). Leur travail est même apprécié par la majorité des sympathisants de gauche. A la défense, Michèle Alliot-Marie bénéficie de 45% de bonnes opinions (29% d'avis contraire), tout comme Philippe Douste-Blazy, pourtant exposé avec la réforme de l'assurance maladie. Le ministre de la Santé perd 6 points de jugements favorables, mais reste lui aussi davantage soutenu que critiqué (45% contre 37% d'avis contraire). Nettement moins connus des Français (respectivement 33 et 39% de non réponse), François Fillon et Dominique Perben bénéficient eux aussi d'un solde d'opinion positif.
A gauche, la tribune de Lionel Jospin en faveur du "oui" au projet de traité constitutionnel européen ne lui permet pas de conserver l'intégralité du capital sympathie qu'il avait retrouvé depuis le printemps chez les sympathisants socialistes (de 75 à 68% d'avis favorables). Un peu moins présent sur la scène médiatique qu'à la rentrée, il enregistre la plus forte baisse au palmarès établi par l'ensemble des sympathisants de gauche (de 73 à 65% d'avis favorables, -8 points), ce qui l'éloigne un peu de la tête d'un classement toujours dominé par Jack Lang (79% d'avis favorable), Ségolène Royal (78%) et Bertrand Delanoë (73%).
A noter surtout la baisse de popularité de Laurent Fabius, qui passe sous la barre des 50% d'avis favorables chez les sympathisants de gauche (48%, -5 points), comme chez les proches du PS (49%, -4). Relativement isolé dans son rejet du projet de constitution européenne, il devient la personnalité socialiste la plus mal notée dans son camp. Laurent Fabius perd également une partie de sa crédibilité à droite. On ne relève plus que 17% d'avis favorables chez les sympathisants UDF-UMP, soit une baisse de 9 points en un mois qui altère peut-être un peu son image de présidentiable. Stable chez les employés, les ouvriers, les professions intermédiaires, en baisse chez les cadres supérieurs. Au total son action n'est plus approuvée que par un Français sur trois (33%, -3 points).
Le débat européen engagé au sein de PS ne nuit pas en revanche à la popularité du Parti, qui conserve la faveur d'une large majorité des sympathisants de gauche (85% d'avis favorable), et de la moitié des Français (50%).
Fiche technique :
Popularité de l'exécutif et des personnalités politiques
Palmarès des leaders politiques
Palmarès des partis politiques