Baromètre Euro : légère montée du doute
L’enthousiasme des cérémonies officielles de naissance de l’euro et les rires étouffés qui ont entouré la nomination de ses futurs précepteurs laissent les Français plutôt dubitatifs. Le principal mouvement - léger - de cette deuxième mesure de " popularité " de la monnaie unique concerne en effet le nombre de personnes refusant de se prononcer sur ses effets attendus sur l’économie du pays : il progresse de 4 points, passant de 11% en avril à 15% en mai 1998. Cette évolution est particulièrement sensible au sein des catégories traditionnellement les moins enthousiastes à l'égard de la construction européenne: les sympathisants du Parti communiste (+6), ceux du Front National (+7) ainsi que les personnes ne se sentant proches d’aucun parti (+7).
Malgré cette sensible prise de distance à l’égard de l’euro, la cote économique de ce dernier reste toutefois positive puisque 66% (-1 point) des Français jugent toujours qu’il représente une bonne chose pour l’économie française (contre 19%). Comme le mois dernier, cette cote reste positive au sein de toutes les catégories socio-économiques.
Si l’opinion globale sur l’impact de l’euro au quotidien varie peu par rapport au mois dernier (62% de bonnes opinions, contre 27%, soit un indice de +35), il faut toutefois noter l’accentuation de l’écart entre hommes (indice +50, en progrès de 9 points) et femmes (indice +21) et la perpétuation des variations constatées en terme d’âge, de niveau de revenu et de diplôme.
Politiquement, les sympathisants du PC retrouvent, sur cette question, une tendance plus proche de la ligne défendue par les dirigeants du parti (indice -6 au lieu du surprenant +12 d'avril). Ce n’est pas le cas des sympathisants RPR : ils restent résolument optimistes sur l’impact de l’euro dans leur vie quotidienne (indice +48). L'engagement fort de Jacques Chirac en faveur de la monnaie unique n'est peut-être pas étranger à leur attitude.