Bill Clinton protégé par sa politique sociale

Menacé de destitution par la Cour suprême de justice, Bill Clinton plane au sommet de sa popularité. Pour une raison extrêmement simple : les Américains se déclarent en accord avec le président des Etats-Unis sur les sujets qui leur tiennent à cœur, les questions économiques et sociales. Les dernières enquêtes établissent que le discours sur " l’état de l’Union ", prononcé le 19 janvier par Clinton, a été fort bien reçu par l’opinion.

Un premier sondage, réalisé à chaud le jour même de cet événement (584 adultes interrogés le 19 janvier) pour ABC News, établit que les trois-quart de ceux qui ont entendu le discours du président (soit 56% des sondés) approuvent l’essentiel de son propos. Le projet d’établir un meilleur système de sécurité sociale est particulièrement populaire. L’utilisation de l’excédent budgétaire à cette fin est défendue par 62% des personnes interrogées, seulement 24% préférant une baisse des impôts, le cheval de bataille traditionnel des Républicains.

Sur les questions de fond, les Américains sont beaucoup plus proches de leur président accusé que de ses adversaires accusateurs : 50% font plus confiance à Clinton pour " s’occuper des principaux problèmes de la nation " contre seulement 32% aux Républicains du Congrès. Ces chiffres étaient presque exactement inversés en avril 1995. En plein procès, la cote de popularité du leader américain grimpe toujours : 66% l’approuvent, selon cette enquête, soit une progression de trois points en une seule semaine.

La seconde enquête, effectuée auprès de 1024 adultes les 20 et 21 janvier pour CNN-Time, confirme le haut degré d’adhésion à la politique sociale du président. Une large majorité se sent plus en accord avec Clinton qu’avec les Républicains sur la plupart des enjeux : l’éducation (59% contre 29%), la sécurité sociale (56% contre 31%), la lutte contre le tabagisme (51% contre 28%) et même la politique fiscale (50% contre 35%). Là encore, la priorité accordée à la protection sociale sur la baisse des impôts est partagée par une écrasante majorité d’Américains (61% contre 31%). C’est bien la politique sociale de Clinton qui le protège des assauts de ses adversaires sur le terrain de la morale. Voilà pourquoi 54% des sondés persistent à désapprouver la manière dont est conduit le procès en " impeachment " qui se déroule actuellement à Washington.