Chirac - Jospin : Egalité de popularité

A dix-huit mois de l'élection présidentielle, le président de la République et le Premier ministre bénéficient aujourd'hui d'une popularité équivalente, selon le baromètre Ipsos-Le Point. Si cette popularité est inférieure à ce qu'elle était il y a un an, elle reste à un niveau très élevé pour un président qui a dû subir le choc des affaires et un Premier ministre au pouvoir depuis maintenant trois an et demi.

54% des Français approuvent aujourd'hui l'action du président de la République et celle du Premier ministre. Les évolutions par rapport au mois précédent sont mineures : la popularité de Jacques Chirac perd un point, celle du Premier ministre deux. En indice, la popularité du président est légèrement supérieure du fait de jugements défavorables moins nombreux (34% pour 37% au Premier ministre). En résumé, Lionel Jospin stabilise sa popularité à un bon niveau après sa chute de septembre et Jacques Chirac fait mieux que résister à la pression des affaires. Il n'en demeure pas moins que le couple exécutif dispose d'une popularité inférieure à ce qu'elle était il y a un an : en janvier 2000, respectivement 62% et 64% des Français portaient un jugement favorable sur l'action de Jacques Chirac et de Lionel Jospin. Il y a là les effets d'une mécanique d'opinion classique quand la cohabitation se tend et que les échéances électorales approchent : progressivement, les opinions de l'électorat de gauche et de droite se durcissent à l'égard de celui qui n'est pas de leur camp, qui cesse d'être un partenaire institutionnel pour redevenir un adversaire. Ainsi, ce mois, Jacques Chirac perd trois points de jugements favorables au sein des sympathisants du PS et Lionel Jospin quatre au sein de l'électorat du RPR.

Les affaires, qui ont pourtant largement occupé l'agenda médiatique du dernier trimestre, ne semblent pas pour l'instant entraîner d'attitude de sanction de l'opinion. La bonne tenue de la popularité présidentielle en témoigne. L'image des partis politiques le confirme : le PS (53% de bonnes opinions) et le RPR (44%), pourtant directement mis en cause dans le scandale des marchés publics d'Ile de France, gagnent respectivement ce mois un et cinq points d'opinions favorables. Quant aux jugements à l'égard du RPF, et malgré les déclarations fracassantes de son ex numéro deux, Philipe de Villiers, ils restent parfaitement stables (36% de bonnes opinions contre 46%).

En fait, depuis octobre, le climat politique, mesuré à partir des indicateurs de popularité de l'exécutif, d'image des partis et de popularité des leaders politiques, n'évolue que très peu. Le contraste entre ce climat d'opinion, plutôt calme, et l'agitation médiatique mérite d'être souligné. Les Français, loin d'avoir vécus les révélations des derniers mois comme un traumatisme, semblent en fait aujourd'hui plus résignés que révoltés.
On trouvera dans le palmarès des personnalités politiques une dernière confirmation de cette stabilité. La hiérarchie reste inchangée : Bernard Kouchner (66%, +2 points) devance Jack Lang (62%, +1 point), Elisabeth Guigou (58%, +2 points) et Martine Aubry (54%, sans changement). Deux évolutions sont cependant notables. Laurent Fabius (44% de jugements favorables) perd cinq points, payant là probablement les effets de la censure du conseil constitutionnel à l'égard d'une partie de son plan fiscal. Charles Pasqua perd également cinq points, à 32% de jugements favorables. Le nom de Charles Pasqua ayant été cité dans l'affaire Falcone, on trouve peut-être là le seul signe de réaction négative de l'opinion aux affaires. Enfin, en ce début d'année, l'électorat de droite se montre assez sévère à l'égard de ses leaders : Edouard Balladur (64%) et Alain Juppé (62%) perdent quatre points, Michèle Alliot-Marie (48%) sept et Philippe Séguin (62%), qui ne semble pas parvenir à mobiliser autour de sa candidature parisienne, huit. Bien plus que les affaires, c'est un ras le bol à l'égard des querelles et de l'ambiance de "guérilla" qui prévaut dans l'opposition qu'exprime ici l'électorat de droite.

Auteur(s)

  • Stéphane Zumsteeg - Directeur Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs
    Stéphane Zumsteeg
    Directeur du Département Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs

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