Comment se fabrique l’opération estimation Ipsos
L’opération Ipsos-Bull-France 2-Europe 1-Le Figaro de la soirée du dimanche 15 mars met en jeu des moyens très importants.
Donner dés 20H une estimation fiable du résultat des élections est une performance auquel le grand public est tellement habitué qu’il n’en mesure plus la difficulté. Il s’agit pour les instituts de sondages de fournir une information fiable sur la base d’une nombre limité, mais minutieusement choisi, de bulletins de vote effectivement dépouillés. L’exercice est rendu encore plus ardu lorsque, comme c’est le cas pour ces régionales, il est nécessaire d’obtenir au plus vite des informations détaillées par région.
Soulignons tout d’abord qu’une estimation, comme celle d’Ipsos Bull France 2 Europe 1 Le Figaro de la soirée du 15 mars, n’est pas un sondage. Les chiffres dont vous pourrez prendre connaissance à partir de 20H sur Canal Ipsos ne sont pas le produit d’enquêtes d’opinion. Ils ont été calculés à partir d’un échantillon de bulletin de votes répartis dans une série de bureaux soigneusement choisis.
Pour cette opération d’envergure, Ipsos Opinion a sélectionné au total 1180 bureaux de vote. Une première partie du travail consiste à construire un échantillon représentatif du comportement de l’ensemble de l’électorat français. Une sélection de 450 bureaux répartis sur toute la France permettra de donner, dés 20H, une estimation nationale en voix des résultats du scrutin.
Le jeu se complique ensuite lorsqu’il s’agit d’évaluer la situation politique dans les différentes régions. Cela nécessite de prévoir d’autres échantillons assurant une représentativité de l’électorat de chacune de 21 régions continentales. Pour ce faire, Ipsos fait appel à une quarantaine de bureaux de vote dans chacune de ces régions.
Mais il y a encore plus complexe. Dans les trois régions phares du scrutin (Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur), l’opération Ipsos du 15 mars va plus loin dans la précision. Afin d’obtenir des estimation pointues, 30 bureaux de vote ont été sélectionnés dans chacun des départements constitutifs de ces régions. Voilà qui permettra de donner des projections en sièges dans la région du Nord-Pas-de-Calais dés 20H, en Provence-Alpes-Côte d’Azur à 21H et en Ile-de-France à 21H30.
Les 1180 correspondants mobilisés par Ipsos dans le cadre de cette vaste opération estimation travailleront en trois temps dimanche 15 mars. En milieu d’après-midi, ils appelleront l’institut pour donner une indication de participation dans le bureau où ils se trouvent. Vers 19H, ils rappelleront une seconde fois pour fournir les résultats sur les 200 premiers bulletins de vote dépouillés. Leur troisième appel, aux alentours de 19H30 (pour les bureaux qui ferment à 18H), indiquera les résultats complets du bureau. A chacune de ces étapes, les ordinateurs moulineront ces données, sur la base d’un savant programme établi par Ipsos, pour calculer les estimations tant attendues. Au total, cette opération estimation se basera sur le comportement électoral d’environ un million d’électeurs inscrits.