Communication santé : 36% des Français ne se sentent pas concernés par les messages de prévention
Un fossé entre intentions et réception
36% des Français déclarent ne pas se sentir concernés par les messages de prévention santé, dont 6% qui affirment les ignorer délibérément. Un chiffre qui grimpe à 45% dans les foyers à faibles revenus, révélant une fracture préoccupante dans l'accès et la résonance des messages de santé publique.
Et quand ils cherchent de l'information santé, le constat est tout aussi préoccupant :
- 77% jugent les messages flous ou contradictoires
- 72% ne se sentent pas capables de faire le tri dans la masse d'informations disponibles
- 25% ne savent plus à qui faire confiance
"Ces chiffres révèlent un paradoxe majeur : alors que les enjeux de santé publique n'ont jamais été aussi présents dans le débat public, les messages de santé publique passent à côté d'une partie significative de la population. Et pas n'importe laquelle : celle qui en aurait le plus besoin", analyse Marie El Hayani, directrice adjointe du Pôle Santé d’Ipsos bva.
Pourtant, l'attention peut être captée
Malgré ce constat alarmant, l'enquête révèle un potentiel considérable :
- 82% des Français se disent aujourd'hui plus réceptifs aux messages de prévention santé
- 65% ont changé ou envisagent de changer un comportement suite à une campagne (activité physique, alimentation, arrêt du tabac)
- 60% ont réalisé ou envisagent de réaliser des dépistages suite à une campagne
Des attentes très claires
L'enquête identifie précisément les leviers d'une communication santé efficace. Pour renforcer l'impact des campagnes, les Français plébiscitent :
- Des messages portés par des médecins (50%)
- Des conseils concrets et applicables immédiatement (42%)
- Des messages simples et visuellement clairs (39%)
- Des messages qui montrent ce qu'on perd à ne pas agir (32%)
Ces attentes rejoignent les principes des sciences comportementales : biais de facilité, aversion à la perte, pouvoir de la prescription médicale...
La confiance, un capital à préserver et à mobiliser
Face à la défiance croissante, l'enquête identifie les émetteurs qui inspirent encore confiance :
- Les professionnels de santé arrivent largement en tête (92% de confiance)
- Suivis des autorités sanitaires et institutions de santé publique (74%)
- Des mutuelles (71%) et des associations de patients (70%)
- Les laboratoires pharmaceutiques (57%)
- Les médias traditionnels (47%) et surtout les réseaux sociaux (14%) ferment la marche
Concernant les laboratoires pharmaceutiques, si la confiance vis-à-vis d’eux peut diviser l’opinion, ils restent des interlocuteurs légitimes pour informer les patients via des campagnes de prévention santé, aux yeux de 62% des Français.
"Ces résultats sont une feuille de route pour tous les acteurs de la communication santé. Ils nous montrent qu'il existe des solutions concrètes pour créer des messages qui touchent vraiment en s’appuyant sur l’expérience patient. Cette hiérarchie de la confiance doit guider nos stratégies de communication. Elle nous rappelle aussi que la légitimité de l'émetteur est un prérequis pour être entendu", précise Marie El Hayani.
Un enjeu au cœur du Festicom Santé
Ces résultats ont été dévoilés en ouverture de la 35ème édition du Festicom Santé, qui réunit cette année encore plus de 650 participants à Deauville.
"Observer et transmettre le meilleur de la communication santé et médicale : c'est précisément notre signature. Cette enquête Ipsos bva illustre parfaitement pourquoi notre mission est si importante. Dans un contexte de défiance et de surinformation, nous devons collectivement élever le niveau de nos communications pour qu'elles touchent vraiment ceux qui en ont besoin", réagit Dominique Noël, fondatrice et organisatrice du Festicom Santé.
Le thème de cette Saison 35, « La communication au service de la santé publique », prend ainsi tout son sens. Le Festival réunit soignants, associations de patients, industriels, établissements de soins, médias, agences, start-ups, assureurs, mutuelles pour échanger sur ces enjeux cruciaux.
"Depuis 35 ans, le Festicom Santé est le carrefour où se rencontrent tous les acteurs de l'écosystème santé. Cette enquête nous donne une base factuelle pour nourrir nos réflexions collectives et faire évoluer nos pratiques. Ces deux jours vont permettre de transformer ces constats en actions concrètes", ajoute Dominique Noël.
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À propos du Festicom Santé
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À propos de cette enquête
Enquête Ipsos bva pour FestiCom menée en ocyobre 2025 auprès d'un échantillon national représentatif de 1000 Français âgés de 18 ans et plus.
