Conseil français du culte musulman : méconnu et attendu
Alors que les "grands électeurs" désignés par les mosquées se rendent aux urnes pour élire leurs représentants au Conseil français du culte musulman (CFCM), cette instance représentative de l'Islam en France n'est "bien connue" que de 30% de la communauté musulmane. Environ quatre musulmans français sur dix n'en a pas entendu parler, les autres "en ont entendu parler mais ne voient pas très bien de quoi il s'agit" (28%).
La plupart des personnes interrogées attendent pourtant de cette instance qu'elle permette "une véritable reconnaissance du poids de l'islam et des musulmans de France", qu'elle "améliore l'image des Français musulmans auprès des non musulmans", qu'elle "instaure un véritable dialogue entre toutes les tendances de l'Islam en France". Un peu plus de la moitié des interviewés ont encore le sentiment que la création de ce conseil permettra "d'empêcher le développement du fondamentalisme islamique" (56%, contre 36% qui n'y croit pas).
Globalement, plus des trois quarts des Français musulmans ont le sentiment que "les valeurs de l'Islam sont compatibles avec les valeurs de la République Française". Sur les sujets qui ont fait débat ces dernières années, "l'égalité des droits entre hommes et femmes", "le développement d'écoles privées coraniques reconnues par l'état" recueille une très large majorité d'avis favorables. La question de "l'interdiction du port du voile à l'école" est davantage débattue, avec 40 d'avis favorables contre 55% d'opposés.
Par rapport à la classe politique, la communauté musulmane française soutient le gouvernement. Si les musulmans français interrogés approuvent massivement l'attitude de Jacques Chirac par rapport à la crise irakienne, ils approuvent aussi majoritairement l'action de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur (55% contre 37% de jugements défavorables). Plus d'une personne interrogée sur deux estiment que "le renforcement de la lutte contre l'immigration clandestine est plutôt une bonne chose pour l'image de la communauté musulmane dans son ensemble" (55%, contre 33% qui pensent au contraire que cela va augmenter les discriminations à l'égard de la communauté). On trouve encore 55% de musulmans favorables à "l'interdiction de prêche aux imams prônant un islam fondamentaliste extrémiste contraire aux valeurs de la République française" (contre 39% d'opposés).