Constitution européenne : le oui sans passion des proches du PS

Dans une large majorité, les sympathisants du Parti Socialiste n'adhèrent pas à l'idée que la consultation des militants sur le projet de constitution européenne "risque de provoquer de graves divisions" au sein du parti. Seuls 14% d'entre eux sont de cet avis, contre 78% qui voient plutôt dans ce référendum interne le signe d'un "fonctionnement démocratique respectueux de la pluralité des opinions". S'ils participaient au scrutin du 1er décembre, le "oui" l'emporterait sûrement largement : 62% se déclarent "favorables à la future Constitution européenne" (contre un sur quatre qui s'y oppose) et les deux tiers des proches du PS souhaitent et pronostiquent la victoire du "Oui" lors de cette consultation. Le soutien n'est pas franc et massif – on préfère l'item "plutôt favorable" (54%) au "tout à fait favorable" (8%) – mais reste largement majoritaire.

En revanche, les arguments énoncés pendant la campagne par les partisans du "Oui" et du "Non" n'ont pas trouvé d'écho chez les sympathisants. Parmi ceux qui souhaitent la victoire du "Oui", la moitié motive son choix sur l'idée que le parti "a toujours été pro-européen et doit continuer de l'être". Le fait "d'approuver le contenu de la constitution" n'est cité que par un sur trois, et seulement 13% pensent "qu'une victoire du Non diviserait durablement le PS et affaiblirait ses chances de l'emporter en 2007". Même constat du côté des sympathisants défavorables au projet, puisque moins d'un sur trois juge d'abord le texte "d'inspiration trop libérale".
C'est donc principalement l'attachement à l'Europe qui guide les sympathisants socialistes dans leur approbation du projet de constitution. D'ailleurs qu'elle qu'en soit l'issue, ils ne souhaitent pas que le référendum bouscule l'ordre établi au sein du Parti Socialiste. Dans 60% des cas, on pense que François Hollande doit rester premier secrétaire même si le Non l'emporte. Dans une même proportion, on ne considère pas non plus "qu'une telle victoire ferait de Laurent Fabius le candidat naturel du PS pour 2007". Sur ce terrain, l'ancien Premier ministre a perdu des points. Seulement 30% des proches du PS estiment aujourd'hui qu'il ferait "un excellent ou bon candidat pour donner à la gauche le plus de chance de gagner la prochaine élection présidentielle", en baisse de 6 points par rapport à septembre 2003. Laurent Fabius est maintenant devancé par François Hollande, mieux noté depuis la victoire aux Régionales (40% des sympathisants pensent qu'il ferait un bon candidat pour 2007, +10 points), et Dominique Strauss-Kahn (40% également, +2). Le palmarès des présidentiables est dominé par Lionel Jospin (60% de citations), devant Bertrand Delanoë (47%), en tête des leaders "en activité" (47%).