CPE : Jacques Chirac est loin d’avoir convaincu.
A l'évidence, l'intervention télévisée du président de la République n'a pas apaisé les esprits, ni calmé les tensions. 52% des Français (contre 23%) n'ont pas trouvé le chef de l'Etat « convaincant » vendredi soir et 71% considèrent que cette intervention « va plutôt entraîner une radicalisation de la situation (20% seulement estimant à l'inverse qu'elle va permettre de débloquer la situation ». L'électorat de gauche et les moins de 26 ans sont particulièrement sévères à l'égard de la prestation du chef de l'Etat : seuls respectivement 9% et 11% d'entre eux l'ont trouvé convaincant. Quant à l'électorat UMP, il est loin de faire bloc : seul un peu plus d'un sympathisant UMP sur deux (54%) a jugé Jacques Chirac convaincant et un sur deux craint que cette intervention ne radicalise la situation…..
Le point d'achoppement de cette intervention réside sans doute dans la promulgation de la loi : 60% des personnes interrogées (et 72% des moins de 26 ans) la désapprouvent, contre 36%. Partagé sur la forme de l'intervention, on l'a vu, l'électorat UMP est plus solidaire sur le fond : 77% des sympathisants approuvent la promulgation de la loi.
Dans ce contexte, et alors que le 25 mars, une majorité relative de Français se prononçait encore pour un CPE « aménagé », l'opinion se prononce désormais pour le retrait : 54% des Français se prononcent pour le « retrait du CPE même modifié » alors que 43% sont pour l'adoption du CPE modifié. 73% des électeurs de gauche et 62% des moins de 26 ans sont pour le retrait ; 79% des sympathisants de droite pour l'adoption. Et 59% des Français restent solidaires du mouvement de contestation du CPE. C'est un petit peu moins que lors les mesures du 25 et 29 mars, où 62% des Français exprimaient leur solidarité. Effet à la marge d'une intervention présidentielle « ratée » qui au final a plus durci le climat d'opinion que préparé les conditions d'une sortie de crise.