Crédit Agricole – Crédit Lyonnais : le mariage de la belle et la bête
La dernière vague du baromètre d'image des grandes entreprises françaises réalisé par Ipsos pour Le Nouvel Economiste et Mc Cann Governance, met une nouvelle fois en évidence l'impact de l'actualité sur l'image des entreprises auprès du grand public. Derrière une stabilité globale du baromètre se cachent les réactions des Français à la fusion Crédit Agricole-Crédit Lyonnais, aux perturbations dans le secteur aérien, aux difficultés de certains groupes contraints de licencier, voire aux victoires françaises en championnat du monde des rallyes …
En 1998, année des premières grandes fusions bancaires, les entreprises françaises ont pu évaluer l'impact sur l'image d'un rapprochement de deux grandes sociétés. Aujourd'hui, la fusion du Crédit Agricole avec le Crédit Lyonnais replace ces problématiques sous le jugement de l'opinion publique. Le Crédit Lyonnais, dont l'indice d'image s'est toujours situé très en retrait de la moyenne des grandes entreprises, plonge dans le rouge en enregistrant la plus forte baisse de cette vague (indice -13,
-8 points). Parallèlement, le Crédit Agricole, qui dispose pourtant du plus fort capital de sympathie des entreprises testées dans le secteur bancaire, enregistre également une baisse (indice 49, -3 points). Plus que jamais, dans une perspective de rapprochement, les Français s'interrogent sur les bénéfices à retirer d'une telle fusion, tant d'un point de vue "consommateur / client" que d'un point de vue "salarié". A contrario, la Société Générale enregistre une des plus fortes hausses (indice 46, +5 points) de la vague en jouant la carte de la solitude.
Une conjoncture difficile affecte aussi l'image de certaines entreprises. Ainsi, la perception d'Air France dans l'opinion se dégrade (indice 33, -6 points), suite aux grèves, mais également du fait des difficultés du secteur du transport aérien (disparition d'Air Lib en particulier).
Traditionnellement orienté à la baisse au lendemain des fêtes de fin d'année, le secteur de la grande distribution traverse lui aussi une zone de turbulence : Leclerc (indice 73, -3 points) toujours en tête devance Auchan (69, -4 points) et Casino (56, -6 points). A l'inverse, on notera la progression d'Intermarché (indice 68, +2 points) et le bon maintien de Carrefour-Promodès, ce dernier comblant petit à petit son retard sur les deux leaders. En deux ans, l'écart entre Leclerc, leader du secteur depuis le début du baromètre et Carrefour, en dernière position du secteur en mars 2001, s'est fortement réduit (de 12 points en mars 2001 à 5 points aujourd'hui). Les campagnes de communication promotionnelles relatives aux 40 ans de l'enseigne Carrefour contribuent sans doute au bon maintien de l'image de l'enseigne.
Les différents plans de licenciements annoncés en ce début d'année pénalisent également l'image des entreprises les plus concernées : le Groupe Danone, (indice 46, -8 points) et France Télécom (indice 24, -4 points).
Enfin, le classement de tête reste toujours occupé par les deux principaux acteurs du service public, valeur de référence dans un climat économique morose : EDF (indice 78,
+1 point) et Gaz de France (Indice 77, +3 points). En troisième position, le Groupe PSA (Indice 76, stable) profite peut-être de la victoire du pilote de rallye alsacien S. Loeb sur Citroën Xsara au Monté Carlo pour creuser l'écart avec Renault (Indice 73, -3 points).