Cristallisation de l'opinion à l'approche de la Présidentielle
A un peu plus de deux mois de l’élection présidentielle et après une forte exposition médiatique de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, la dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos/Le Point est marquée par la cristallisation des opinions au sein de chaque camp politique. Le président de la République voit sa cote de popularité progresser de deux points quand celle du candidat PS diminue de 4 points, tous deux faisant le plein dans leur camp. La progression de François Bayrou est quant à elle stoppée, même si le leader du Modem reste la personnalité préférée des Français.
Nicolas Sarkozy enregistre une hausse de deux points des jugements favorables à son égard (36%). Il regagne ainsi les points perdus en janvier suite à l’annonce de la mise en place de la TVA sociale. Plus significatif, sa présence médiatique des dernières semaines (intervention télévisée, interview dans le Figaro magazine) semble avoir revigoré ses partisans, qui s’étaient quelque peu éloignés le mois dernier. Ainsi, 87% des sympathisants UMP jugent son action positivement, soit 7 points de plus qu’en janvier. C’est son meilleur score auprès de cette catégorie de population depuis août 2009. En revanche, ses soutiens auprès des sympathisants Modem sont en recul (38% ; -5 points) et il peine à retrouver l’assise qui était la sienne en 2007, puisque 21% de ses électeurs du 1er tour et 29% de ses électeurs du 2nd tour ont une mauvaise opinion de son action.
Nicolas Sarkozy semble par ailleurs avoir remobilisé son camp. Ainsi, la quasi-totalité des personnalités de droite voient les bonnes opinions à leur égard progresser auprès des sympathisants UMP. C’est notamment le cas d’Alain Juppé (87% ; +10), qui prend la tête du palmarès des sympathisants de ce parti, de François Baroin (73% ; +13), ou encore de Claude Guéant (52% ; +11), ce dernier regagnant les points perdus le mois dernier. Le Premier ministre bénéficie également du soutien de la quasi-totalité des sympathisants UMP (90% ; +3), même s’il enregistre une baisse de deux points de sa cote de popularité (43% ; -2) auprès de l’ensemble des Français.
A gauche, François Hollande voit sa cote de popularité reculer de 4 points. Il pâtit notamment de la baisse des jugements favorables à son égard des sympathisants UMP (16% ; -4) mais fait en revanche le plein dans son propre camp. Il demeure ainsi la personnalité préférée des sympathisants PS, à un niveau qu’il n’avait encore jamais atteint (89% ; +2). Il recueille également une majorité d’opinons favorables auprès des électeurs de François Bayrou en 2007 (59%). A titre de comparaison, seuls 28% de ces mêmes électeurs ont une bonne opinion du chef de l’Etat. A gauche, on notera également la progression de Ségolène Royal, aussi bien auprès de l’ensemble des Français (35% ; +5) qu’auprès des sympathisants PS (60% ; +7) auprès desquels elle passe de la 7e à la 4e place. Sa forte présence médiatique n’est sans doute pas étrangère à ce regain de bonnes opinions. Eva Joly, de son côté, enregistre également une hausse des jugements favorables à son égard, qui s’établissent à 29%, son niveau moyen depuis ces derniers mois. Les jugements défavorables à son encontre restent toutefois élevés (58% ; +10 points depuis juillet 2011). Quant à Jean-Luc Mélenchon, il bénéficie de 38% de jugements favorables (+1).
Après avoir fortement progressé depuis août 2011, François Bayrou voit sa cote de popularité marquer le pas (55% ; -1). Il reste la personnalité préférée des Français mais à un niveau inférieur à celui qui était le sien en février 2007 (61%). Il continue de faire le plein dans son camp (93% des sympathisants Modem ont une bonne opinion de son action) et semble de plus en plus séduire les sympathisants UMP (63% ; +11 depuis janvier et +37 depuis octobre). En revanche, il enregistre une baisse de 10 points auprès des sympathisants PS, même si leurs jugements sont toujours majoritairement favorables (54%).
Marine Le Pen voit quant à elle sa cote de popularité reculer (28% ; -4). La présidente du Front national pâtit d’une baisse de jugements favorables auprès des sympathisants UMP (24% ; -10) et des personnes de plus de 60 ans (22% ; -8), ces dernières ayant peut-être été rebutées par la polémique liée à sa présence au bal en Autriche. En revanche, elle progresse et atteint son meilleur niveau chez les ouvriers (47% ; +6).
En ce qui concerne enfin les deux dernières personnalités éventuellement candidates à l’élection présidentielle testées dans ce baromètre, on ne note guère de sursaut significatif de leur popularité à deux mois et demi de l’élection. Seuls 32% des Français émettent un jugement positif à l’égard de Dominique de Villepin (-3), qui ne suscite pas non plus l’adhésion d’une majorité de sympathisants UMP (34% ; -1). Quant à Hervé Morin, il ne recueille que 19% de jugements favorables (-5) auprès des Français, 25% auprès des sympathisants Modem et 30% auprès des sympathisants UMP.
Voir aussi : Le baromètre de l'action politique Ipsos / Le Point
Fiche technique :
Sondage réalisé les 10 et 11 février auprès de 974 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.