Décembre - Janvier, période de new deals
Alors qu’une majorité de Français continue à se montrer pessimiste quant à l’évolution de la situation économique et estime que le gros de la crise reste encore à venir, les temps forts de consommation se succèdent pendant cette période hivernale. Après la frénésie des achats de Noël viennent les soldes, dont bon nombre de Français compte profiter. Une dizaine de jours avant le grand lancement, ce sont 85% des 16-65 ans qui déclarent vouloir faire les soldes d’hiver, se disant autant en quête d’achats plaisir que de bonnes affaires. Décembre et janvier se présentent comme des mois idéaux pour mesurer l’évolution des modes de consommation car ils concentrent des rituels d’achat traditionnels, tout en voyant se diversifier, se renouveler, les offres et les pratiques. Lise Brunet, Directeur d’études, Ipsos Public Affairs, nous en offre un tour d’horizon.
De plus en plus, il existe une vie « avant » et « après » le cadeau
Offrir de l’occasion plutôt que du neuf, revendre, louer des cadeaux qui déplaisent ou font doublon au lieu de les conserver sont des comportements qui - bien que minoritaires - tendent à se développer. En novembre dernier, une étude Ipsos, révélait que près d’un Français sur deux (46%) se montrait enclin à effectuer des cadeaux d’occasion sur Internet. Et si seulement 14% disaient l’avoir déjà fait, 32% déclaraient pouvoir le faire.
Par ailleurs, 36% déclaraient qu’ils pourraient revendre (31%) ou qu’ils avaient déjà revendu (5%) sur Internet un cadeau qui ne leur plaisait pas ou dont ils affirmaient n’avoir pas besoin.
La diffusion de ces pratiques tient non seulement à ce qu’elles sont socialement mieux acceptées mais aussi au fait que la revente est facilitée par le succès plus général des sites de mise en relation de particuliers et des magasins de vente d’occasion. Les pics d’affluence révélés par Price Minister et Ebay sur leurs sites respectifs les jours suivant le réveillon sont des signes de ces évolutions.
L’après Noël devient donc rythmé par ce nouveau type de transaction, montrant qu’une certaine frange d’acheteurs introduit de plus en plus d’éléments rationnels - à commencer par la recherche de petits profits – dans leurs habitudes de consommation.
Plus de quatre consommateurs sur dix sont des anticipateurs
Que ce soit dans le cadre des achats de Noël ou des soldes d’hiver, une part non négligeable d’acheteurs se montrent prévoyants et planifient leurs achats sur le moyen et long-terme. Si l’on considère les achats de Noël, 42% des Français déclarent effectuer leurs cadeaux au moins un mois avant le grand jour. Cette logique d’anticipation est plus forte encore lorsqu’existe l’opportunité de réaliser de bonnes affaires. Parmi les Français ayant l’intention de faire les soldes (c'est-à-dire, parmi les 16-65 ans, plus de 8 individus sur 10), 44% disent effectuer des achats anticipés dont ils auront besoin l’année suivante : vêtements - et notamment vêtements pour enfants -, jouets, biens d’ameublement et électroménager en tête des produits ciblés. Plus enclins à effectuer des repérages (60% contre 51% en moyenne), ils multiplient les sources tant en magasin que sur Internet. Ces anticipateurs attendent tout spécialement cette période pour réaliser leurs achats et ils prévoient de se rendre en magasin les 3 premiers jours, sinon le premier week-end des soldes.
Ce trait de personnalité est un critère de compréhension des comportements d’achat qui demeure globalement indépendant des caractéristiques sociodémographiques. Ce profil est très transversal : on retrouve ainsi une même proportion d’anticipateurs chez les hommes et les femmes, les jeunes et les seniors, les classes aisées et les classes plus modestes.