Des Français assez pessimistes quant à l’évolution de la situation économique et financière

Invités à donner leur point de vue sur les perspectives économiques et financières du pays, les Français se montrent pour le moins dubitatifs, et ne voient pas vraiment venir la fin de la crise. L’enquête réalisée par Ipsos pour Direct Assurance montre que sur la plupart des sujets abordés – crise, inflation, prix du pétrole, retraite, les “actifs”, dans la tranche 35-59 ans, sont les plus pessimistes. Dans ce contexte d’incertitude, une majorité de Français souligne l’importance de renforcer et de diversifier son épargne.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs
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Dans un contexte marqué par le redressement de certains indicateurs économiques, pouvant permettre d’espérer un retour à la croissance en 2010, les Français demeurent très partagés sur une prochaine sortie de crise: 53% d’entre eux se montrent plutôt optimistes, mais 43% estiment que la situation ne va pas s’améliorer à court terme. Même si la France est officiellement sortie de récession au cours du dernier trimestre 2009, la persistance d’un niveau élevé de chômage explique sans doute pour beaucoup ces résultats mitigés. On relève que le pessimisme est plus élevé chez les 35-59 ans, à savoir au cœur de la population active. A l’inverse, six jeunes sur dix se montrent optimistes.

En dépit de la baisse de l’inflation constatée dans les pays européens, la grande majorité des Français (69%) estiment que les prix des biens de consommation et des services vont augmenter en France au cours de l’année 2010, contre 26% qui pensent qu’ils vont rester stables et seuls 2% qu’ils vont baisser. Les résultats vont dans le même sens lorsqu’il s’agit de pronostiquer l’évolution future du cours du pétrole : plus de huit Français sur dix (81%) estiment que celui-ci va augmenter dans les années à venir.

Bien que le cours du dollar n’a cessé de se déprécier par rapport à l’euro depuis 2002, deux Français sur trois (64%) pensent que la monnaie américaine sera toujours dans dix ans la devise internationale de référence. On constate toutefois que les jeunes ainsi que les personnes plus diplômés se montrent plus dubitatifs.

En ce qui concerne la croissance des pays émergents, un Français sur deux estime qu’elle va se poursuivre au rythme actuel et près d’un tiers considère que cette croissance va s’accélérer. Leur développement préoccupe d’ailleurs l’opinion, et pour 60% des Français, les épargnants vont sûrement (22%) ou probablement (38%) investir davantage dans les produits d’investissements socialement responsables. Aux yeux des Français, le développement durable est ainsi devenu une tendance de fond. La crise a d’ailleurs renforcé les interrogations autour de la responsabilité des investisseurs, cette défiance ayant dopé le dynamisme de l’investissement socialement responsable.

L’investissement responsable devrait donc se développer, d’autant plus que selon 65% des sondés, la crise va sûrement (38%) ou probablement (27%) inciter les Français à épargner davantage dans les années à venir. En revanche, et même si la majorité (73%) s’accorde sur l’importance de diversifier ses placements dans le contexte économique actuel, les Français se montrent plutôt sceptiques sur les bénéfices de la multiplication des informations et des offres de produits financiers sur internet: 55% d’entre eux pensent en effet que cela ne permettra pas aux épargnants de mieux gérer leurs placements. La possibilité de gérer son épargne sur internet étant récente et probablement encore méconnue d’une large partie de la population, on peut avancer que ces résultats, loin de traduire un rejet, expriment plutôt un fort besoin d’information.

Enfin sur ma question des retraites, l’écrasante majorité des Français (90%) estime que l’inquiétude suscitée par l’évolution du montant des retraites dans les années à venir est un sentiment justifié. Plus d’un Français sur deux (53%) juge même que ce sentiment est “tout à fait” justifié.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs

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