Des sympathisants de gauche de plus en plus critiques à l’égard du couple exécutif
Légère baisse et nouveau record d’impopularité pour François Hollande : un an après sa victoire à l’élection présidentielle, seuls 25% des Français portent un jugement favorable sur son action, soit 1 point de moins que le mois dernier, contre 72% qui en ont un avis défavorable (+2 points). Presque 4 Français sur 10 (38%) se montrent même très mécontents. Ces scores constituent un nouveau record d’impopularité pour un président de la République depuis la création du baromètre en janvier 1996. Surtout, François Hollande bascule dans l’impopularité même dans son propre camp : seulement 47% des sympathisants de gauche (-6 points par rapport à avril, -12 points en deux mois) lui accordent leur confiance, contre une majorité relative de 49% (+6 points) qui ne le font pas. Auprès des sympathisants PS, c’est à peine mieux : il recueille 58% d’avis favorables (en baisse également, de 5 points), contre 39% de mauvaises opinions. Pour rappel, Nicolas Sarkozy n’a jamais été soutenu par moins de 67% des sympathisants UMP durant son quinquennat. Enfin, le président de la République est aujourd’hui largement impopulaire chez les catégories de population qui constituent les soutiens traditionnels de la gauche : les moins de 35 ans (seulement 24% de jugements positifs), les salariés du public (29%) ou encore les ouvriers (22%).
Jean-Marc Ayrault n’est pas épargné par cette vague de mécontentement : sa cote de popularité se dégrade d’ailleurs ce mois-ci de façon plus marquée que celle de François Hollande. Il n’est désormais soutenu que par 24% des Français, ce qui constitue un recul de 4 points par rapport au mois dernier. Il frôle ainsi le record d’impopularité mesuré pour un Premier ministre dans ce baromètre en novembre 1996, date à laquelle Alain Juppé n’obtenait que 22% de bonnes opinions. Comme pour le président, c’est surtout dans son camp que Jean-Marc Ayrault voit son image se dégrader : 41% des sympathisants de gauche ont une bonne opinion de son action (en forte baisse de 10 points en un mois) contre une majorité de 50% (+7 points) qui sont à l’inverse critiques. Même les sympathisants socialistes sont très partagés : seulement 49% d’entre eux portent un jugement favorable sur le Premier ministre (-11 points) contre 46% qui en ont un avis négatif.
La défiance à l’égard de l’ensemble du personnel politique, mesurée le mois dernier en pleine affaire Cahuzac, semble néanmoins s’atténuer : 23 personnalités voient ce mois-ci leur cote de popularité s’améliorer, contre seulement 5 qui perdent des points. Parmi ceux qui progressent figurent d’ailleurs de nombreux socialistes et ministres. C’est le cas de Manuel Valls (55% de bonnes opinions, +3 points) qui reste la personnalité politique préférée des Français, de Bertrand Delanoë (51%, +7 points, devant Alain Juppé, 49%, qui complète le trio de tête du palmarès), Martine Aubry (40%, +5 points), Christiane Taubira (39%, +4 points), Cécile Duflot (38%, +8 points) ou encore Benoît Hamon (33%, +5 points). On notera que la plupart de ces leaders bénéficient, pour le deuxième mois consécutif, d’un surcroit de bonnes opinions chez les sympathisants du PS (+7 points pour le Maire de Paris à 76%, +8 pour Christiane Taubira à 70%, +8 pour Martine Aubry à 70%...), le mécontentement se concentrant ainsi sur le couple exécutif. Seule exception, Laurent Fabius recule chez ceux se déclarant proches du PS (60%, -7 points), son image étant probablement entachée par la polémique autour de l’appartement de son fils aîné.
Mais ce sont surtout deux personnalités de l’opposition qui profitent le plus du contexte actuel : le président du MoDem et celle du Front National. François Bayrou, qui s’est fait remarquer par sa pétition en faveur d’une loi de moralisation de la vie publique, progresse une nouvelle fois de façon notable dans l’opinion. Sa cote de popularité enregistre une hausse de 5 points (+12 points en deux mois) pour s’établir à 48%, ce qui lui permet d’occuper désormais la 4ème place du palmarès général. Quant à Marine Le Pen, elle gagne 3 points et atteint 36% de bonnes opinions, son meilleur score depuis son entrée dans ce baromètre en janvier 2007. Notons par ailleurs qu’elle recueille un avis favorable chez presqu’un sympathisant UMP sur deux (45%, +4 points), là encore un score jamais observé jusqu’ici.
A droite, signalons que Nicolas Sarkozy n’est pas pénalisé par les nouvelles accusations sur un financement libyen de sa campagne. L’ancien président obtient 46% d’opinions positives (+1 point) contre 49% de jugements négatifs. Il renforce même son leadership chez les sympathisants UMP avec 92% de bonnes opinions (son meilleur score depuis mai 2012, en hausse de 7 points en un mois), loin devant François Fillon (76%, stable), Alain Juppé (72%, -2 points) ou Jean-François Copé (56%, +3 points).