Espagne : forte baisse de la popularité de R. Zapatero
L'Espagne traverse aujourd'hui une nouvelle période de crispation politique marquée par la fronde du camp conservateur contre la réforme de la loi organique sur l'éducation (LOE) et, surtout, par les fortes résistances que suscite le projet d'élargissement de l'autonomie de la Catalogne voté par le parlement catalan et ses députés socialistes. Dans ce contexte, la dernière vague du baromètre Ipsos-Expansión met en évidence de fortes évolutions dans l'opinion espagnole.
Le solde de popularité de José Luis R. Zapatero devient négatif pour la première fois depuis son arrivée à La Moncloa , avec seulement 44% d'avis favorables (soit –10 points par rapport à octobre dernier) contre 46% de mauvaises opinions. L'ambiguïté du président du gouvernement à l'égard du projet d'élargissement de l'autonomie de la Catalogne et sa difficulté à concilier des points de vue divergents voire opposés au sein de son parti sur cette question expliquent pour beaucoup cette évolution. Deux autres personnalités socialistes voient leur popularité s'affaiblir sensiblement : Manuel Chaves, président du PSOE (42% d'opinions favorables, -4 points) et… Pasqual Maragall, président de la région catalane et promoteur de la réforme du statut de la Catalogne (27% d'opinions favorables, -5 points).
Cette dégradation de l'image du gouvernement ne profite pas pour autant au Parti Populaire. L'image de son leader Mariano Rajoy, de même que celle de la plupart des personnalités « populaires », ne s'améliore que très légèrement et passe de 37% d'opinions favorables en octobre dernier à 39% aujourd'hui (contre 50% de jugements négatifs). C'est en réalité Rodriguez Ibarra, victime d'un accident cardiovasculaire mais, surtout, la voix socialiste la plus discordante avec le projet voté par le parlement catalan, qui progresse le plus : 45% de jugements favorables, contre 35% en octobre, soit une hausse de 10 points en un mois.
La question de la réforme du statut d'autonomie de la Catalogne est aujourd'hui omniprésente et inquiète un bon nombre d'Espagnols : 60% d'entre eux estiment que l'approbation de ce projet de réforme représenterait une menace pour l'unité de l'Espagne. Cet avis est très majoritaire chez les votants du Parti Populaire (84%, dont 55% qui y voient une menace très importante), il est aussi partagé par une courte majorité des électeurs socialistes (51%, contre 38% qui sont de l'avis contraire).