Etre jeune aujourd'hui : de grandes difficultés et une image en demi-teinte dans l'opinion
Huit Français sur dix (81%) pensent qu’il est difficile d’être un jeune aujourd’hui. Dans le même temps, 71% estiment que par rapport à la génération précédente, il est plus difficile d’être un jeune aujourd’hui. Ce constat est partagé par les principaux intéressés (les moins de 30 ans) même s’ils se montrent un peu moins fatalistes. On relève tout de même des réponses plus positives chez les 15-19 ans, mais dès 20 ans, le pessimisme l’emporte.
Les difficultés des jeunes se concentrent aux yeux des Français dans trois domaines en particulier : l’emploi, le logement et le pouvoir d’achat. Le seul domaine dans lequel les Français considèrent que la situation des jeunes est plus facile que pour la génération précédente a trait aux loisirs (57%), ce que reconnaissent volontiers les principaux intéressés (64%).
Si les Français sont conscients des difficultés importantes auxquelles les jeunes doivent faire face, ils semblent avoir du mal à comprendre cette génération qu’ils jugent sévèrement.
Les jeunes sont ainsi largement jugés égoïstes (63%), paresseux (53%) et intolérants (53%). Les jeunes eux-mêmes n’ont pas une très bonne opinion d’eux-mêmes (ou plus probablement de leurs congénères) puisqu’ils partagent, voire amplifient largement ces opinions.
Les plus âgés ont par ailleurs du mal à se reconnaître dans cette génération : 83% des personnes âgées de 30 ans ou plus ont le sentiment que les jeunes d’aujourd’hui sont différents de ce qu’ils étaient au même âge, dont près de la moitié (45%) qui les jugent mêmes très différents. Le sentiment qu’on a affaire à une génération vraiment particulière semble donc ancré dans les esprits, et ce très rapidement puisque même les 30-34 ans considèrent largement que les jeunes d’aujourd’hui sont différents (85%).
Les Français font de l’emploi le principal chantier à privilégier pour la jeunesse, mais ce souhait se heurte au problème de son financement.
Les principaux domaines d’action jugés prioritaires pour la jeunesse sont logiquement l’emploi (67%), l’éducation et la formation (51%) et le logement (31%), devant la citoyenneté (21%), la santé (15%), et les loisirs et la culture (6%). La hiérarchie est la même chez les jeunes de moins de 30 ans, qui insistent toutefois un peu moins sur l’éducation et un peu plus sur le logement.
Demeure le problème de financement d’une telle politique, puisque la solution d’une augmentation significative de leurs impôts pour financer la mise en œuvre d’une politique volontaire à destination de la jeunesse est rejetée par une majorité de Français (59%), et ce quel que soit leur âge. Ce refus est particulièrement fort chez les catégories ayant le moins les moyens de supporter une telle augmentation. Seules les catégories sociales aisées sont prêtes (à une toute petite majorité) à consentir à cette hausse d’impôts. Le sujet est également politique puisqu’on observe un clivage assez net dans les réponses : une petite majorité de sympathisants PS s’y dit prête, tandis que la majorité des sympathisants UMP s’y refuse.
Enfin, la personnalité jugée la plus à même de défendre les intérêts de la jeunesse est François Hollande (42%), devant Nicolas Sarkozy (26%) et François Bayrou (20%). Ces résultats sont très clivés politiquement, les interviewés plébiscitant de manière générale largement la personnalité la plus proche de leur bord politique.