Etudes sur téléphone mobile : le rêve est devenu réalité

Comment rendre les études Ipsos encore plus pertinentes et opérationnelles pour le bénéfice de nos clients ? Les technologies mobiles, et au-delà la convergence des supports et des utilisations, les progrès vertigineux en matière de recueil et de traitement de l’information, offrent des perspectives extrêmement riches, comme l’explique Gildas Vignaud, Directeur Mobile Research, Ipsos OTX France.

Auteur(s)
  • Gildas Vignaud Directeur de l’Innovation, Ipsos Observer
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Vous travaillez au sein d’Ipsos à l’amélioration des supports d’études existants dans trois registres : les communautés, le Web listening et les technologies mobiles. Globalement, quel est l’enjeu ?

Il s’agit de faire connaître ces nouvelles technologies, identifier ce qu’elles peuvent raisonnablement apporter aux études traditionnelles et les intégrer pour améliorer les offres existantes.

Concentrons-nous sur les technologies mobiles, smartphones et tablettes. Qu’est-ce qui fait leur intérêt en matière d’études ?

Ces technologies offrent de nouvelles capacités pour la réalisation d‘études (géo localisation, photos, vidéo, etc.). Leurs forces : la mobilité, la contextualisation, la spontanéité et l’exhaustivité. C’est intimement lié à un phénomène de triple convergence. Avec d’abord, une convergence de puissance entre les différents terminaux mobiles ; la puissance des smartphones, par exemple, sera de plus en plus comparable à celles de certains micro-ordinateurs. Cela implique une totale interchangeabilité entre ces outils, tant les interfaces que les langages ou les limites de qualité de connexion sont voués à se rejoindre. On peut ainsi envisager d’utiliser à terme les mêmes applicatifs.

La deuxième convergence technologique a trait à la rapidité de connexion au réseau Internet, filaire ou 3G, 4G. Là aussi, les choses évoluent très rapidement. Par exemple, dans différentes parties du monde où la pénétration d‘Internet est faible, sur le continent africain en particulier, les études on line restent peu praticables. L’émergence de terminaux mobiles de plus en plus puissants laisse entrevoir une évolution radicale.

La troisième convergence touche aux langages utilisés (HTML5, etc.). Les applications sont amenées à se rapprocher vers ces mêmes langages offrant des interfaces compatibles, quel que soit le support. Tout comme avec les smartphones, nous sommes dans une forme de convergence entre les différents systèmes d'exploitation (Windows Phone, Android, iPhone, Symbian, etc.) qui, à terme, devraient être ramenés à deux ou trois principaux.

Que tire-t-on de l’addition de ces trois convergences en matière d‘études ?

Si vous liez ces trois points-là, vous arrivez très rapidement à une convergence de supports et d'utilisations. Quel que soit le terminal mobile utilisé (téléphone, smartphone, Pda, tablette, mini-pc portable), vous allez pouvoir lui demander à peu près les mêmes choses. Certains accompliront des taches avec plus ou moins de commodité et l’on aura toujours le souci d’utiliser le bon terminal pour le bon usage. Mais pour nous, cette convergence de terminaux mobiles toujours plus puissants, mieux connectés, compatibles et polyvalents, permet désormais de lire et de prendre des photos et des vidéos, d’effectuer des scans de QR Code, de lire des Gencod, d’être utilisés avec des Near Field Communication (NFC) l’équivalent du Pass Navigo (paiement sans contact), etc. C'est donc la possibilité d’utiliser ces terminaux pour ce qu'ils font de mieux.

Quelques exemples concrets ?

On peut envisager de suivre les gens d’encore plus près. Avec le NFC, par exemple, il sera possible de détecter la présence des consommateurs en linéaire et de déclencher quelque chose devant tel ou tel produit. On peut aussi demander, dans un premier temps, à une personne de prendre des photos, à la manière d’un aide mémoire, et dans un second temps, d’aller sur un site pour commenter les photos que le terminal mobile a postées pour elle. C'est le principe des « études d'après ». C'est aussi l’opportunité de toucher des cibles rares en allant là où le filaire n'est jamais allé. On peut aussi imaginer faire du store-check avec des téléphones portables là où ce n’était pas possible avant. Voilà la tendance : accompagner partout, augmenter la spontanéité, arriver à quelque chose d'observé, et surtout se rapprocher du comportement du répondant (achat, consommation, usage, etc…).

Vous nous promettez une petite révolution du métier des études !

Je préfère dire qu’il évolue, s’enrichit. Tout cela va très vite, c‘est vrai. C’est forcément une remise en cause des techniques d'études traditionnelles. Mais notre capital de savoir-faire reste entier. Prenez l'exemple de l’écoute d’Internet. Elle ne va pas remplacer la qualité d'une étude traditionnelle, qu'elle soit barométrique ou ad hoc. Elle va apporter un éclairage différent. Nous proposons des baromètres très réguliers sur les hommes politiques. A côté de cela, il est aussi indispensable de proposer un labo comme France 2012, notre panel communautaire dédié à la politique, qui nous permet d’entendre ce que les gens ont à exprimer sur tout un tas de sujets. Qu’est-ce qui les intéressent spontanément ? J’ai toujours été frappé, lorsque je répondais moi même aux enquêtes, de ce que l'on ne me posait jamais la question à laquelle j'avais envie de répondre ! Aujourd’hui, avec l’essor des technologies mobiles, la convergence des supports et des utilisations, l’explosion des réseaux sociaux, l'écoute d’Internet, etc., nous sommes justement en mesure d’obtenir les réponses à toutes ces questions qui n’ont pas été encore posées !

Auteur(s)
  • Gildas Vignaud Directeur de l’Innovation, Ipsos Observer