Euro : le scepticisme des consommateurs européens recule, mais reste dominant

L'enquête internationale Ipsos-Sofinco montre que les consommateurs sont, à six mois du passage à l'euro, encore majoritairement inquiets par la disparition des monnaies nationales. De tous les Européens, les Français arrivent en tête des "eurofrileux".

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Les critiques à l'égard de la monnaie unique européenne sont, à 200 jours du passage à l'euro, toujours majoritaires, mais tendent à s'atténuer. Si la proportion des Européens voyant en l'instauration de l'euro "plus d'inconvénients que d'avantages" diminue (41%, -2 points), elle domine toutefois encore celle voyant en l'euro "plus d'avantages que d'inconvénients" (37%, -2 points).Des huit pays testés pour cette étude, c'est en France que l'euro-scepticisme est le plus fort. La moitié des Français s'inquiète toujours des conséquences de l'arrivée de l'euro, contre un tiers seulement de confiants. Dans le détail, on constate toutefois un optimisme de nouveau majoritaire chez les hommes, les moins de 25 ans et les revenus supérieurs. On ne relève pas d'amélioration, au contraire, chez les plus de 55 ans et les revenus modestes.La ligne de confiance partage en réalité Europe du Nord et Europe du Sud : l'inquiétude est majoritaire en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux Pays-Bas et en Belgique, tandis que c'est en revanche la confiance qui domine en Italie, au Portugal, et en Espagne. Au-delà des spécificités nationales, les réticences des catégories "sensibles", foyers à faibles revenus et catégories d'âges les plus élevés, persistent dans toute l'Europe. Les écarts entre catégories sont d'ailleurs encore plus marqués en France.Les craintes des Européens concernent surtout la "difficulté à estimer les nouveaux prix" (35%), devant le "risque de se tromper en faisant des conversions" (33%) ou le risque de confusion entre "devise du pays et euro pour les paiements par chèque ou carte bancaire" (15%). Sur ces trois points, l'inquiétude n'a pas sensiblement baissé depuis la dernière vague du baromètre, de février dernier. Les efforts entrepris par les différents gouvernements(*) pour atténuer l'appréhension de leurs concitoyens n'ont donc pas encore significativement porté leurs fruits.

(*) En France, le gouvernement a notamment ouvert un site internet dédié à l'euro : http://www.euro.gouv.fr

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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