Européennes : la liste Hollande nettement en tête

A trois mois du scrutin européen, l’enquête Ipsos-le Point montre que la liste socialiste conduite par François Hollande devancerait largement celle de Philippe Séguin et Alain Madelin. Aux yeux de l’opinion, la gauche apparaît nettement moins divisée que la droite.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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L’éparpillement de l’offre électorale qui caractérise le scrutin européen semble devoir être favorable, cette fois-ci, au parti socialiste. Avec 24 ou 25% des intentions de vote selon les configurations de candidatures, la liste conduite par François Hollande arrive nettement en tête, selon la dernière enquête Ipsos-le Point. Celle de Philippe Séguin et Alain Madelin n’est créditée que de 18 à 19%. La liste RPR-DL souffre d’une double concurrence. Sur son flanc " européiste ", elle est menacée par la liste UDF de François Bayrou qui, avec 8 à 9% des suffrages potentiels, obtient un score non négligeable. A l’opposé, le camp " souverainiste ", représenté par les listes de Charles Pasqua et Philippe de Villiers, est estimé à 10% des intentions de vote.

A gauche, la concurrence est également vive, même si elle nuit moins à la domination socialiste. La liste écologiste conduite par Daniel Cohn-Bendit est en perte de vitesse avec 7 à 8% contre 10% des intentions de vote en janvier. A la gauche de la gauche, le PCF se maintient à 9% et la liste trotskiste d’Arlette Laguiller et Alain Krivine à 5-6%. En dépit d’une tête de liste largement inconnue, le Mouvement de citoyens obtient 2% des suffrages virtuels.

C’est mieux que " la Droite " de Charles Millon réduite à 1% des intentions de vote… Plus à droite encore, cette enquête réserve une surprise : le rapport de forces entre les frères ennemis Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret semble se rééquilibrer. Le chef historique du Front national ne domine plus, au stade actuel et selon une mesure qui est toutefois loin d’être stabilisée, son ancien second. Les deux rivaux de l’extrême-droite ne sont plus séparés que par un point dans cette enquête préélectorale.

Tous ces chiffres sont à interpréter avec d’autant plus de prudence que l’opinion est tout sauf mobilisée par le futur scrutin européen de juin 1999. Seulement 18% des personnes interrogées se disent " très intéressées " par cette compétition et 42% " plutôt intéressées ", soit nettement moins qu’il y a cinq ans. Les électeurs hésitent à se déterminer plutôt en fonction " de la situation politique française " ou du " programme sur l’Europe des différentes listes ". De même, se partagent-ils assez équitablement entre ceux qui privilégient les " personnalités qui conduisent chacune des listes " et ceux qui s’attachent d’abord aux " formations politiques " soutenant les dites listes.

L’avantage de la liste socialiste sur celle du duo RPR-DL apparaît enfin dans les réponses à deux questions. En premier lieu, la " gauche plurielle " semble, aux yeux de l’opinion, nettement moins divisée que l’opposition UDF-RPR. Deuxièmement, la liste Hollande est perçue très majoritairement comme la liste de gauche qui défend les " positions les plus claires sur l’Europe " tandis que celle de Séguin est victime d’une image plutôt trouble. A trois mois du scrutin européen, et alors que la campagne électorale est loin d’avoir véritablement commencé, le paysage demeure favorable au camp gouvernemental.

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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