Européennes: l'électorat ne bouge guère
Elections européennes, morne plaine. A trois semaines du scrutin du 13 juin, l’encéphalogramme de l’électorat virtuel reste désespérément plat. La dernière enquête Ipsos-le Point ne révèle que très peu d’évolutions de l’opinion par rapport à la précédente. La seule poussée sensible paraît porter la liste catégorielle des chasseurs et pécheurs qui se veulent défenseurs de la nature et de la tradition. Avec un point de plus, ils atteignent le seuil fatidique des 5% des intentions de vote qui, s’il est concrétisé le jour J, ouvre la voie à des élus au Parlement européen… et à un remboursement des frais électoraux. A l’opposé, le vent est plutôt contraire à la liste RPR-DL qui, descendant d’un degré, se retrouve à 18% des suffrages potentiels – soit sept points derrière la liste socialiste.
Toutes les autres listes sont stables, leur cote n’évoluant au maximum que d’un demi-point. Les commentateurs ne peuvent même pas se consoler en glosant sur les différences de mesure d’un institut à l’autre. Les intentions de vote européennes sont globalement convergentes : à l’exception de la liste CNPT précitée, les chiffres de l’ultime enquête Ipsos se situent tous dans la fourchette des estimations des cinq instituts qui se livrent à l’art difficile de la mesure préélectorale. Le cas le plus problématique semble être celui de la liste du duo Pasqua-Villiers, coté de 7,5% à 13,5% selon les sondeurs (10% d’après Ipsos). La variance est également notable pour la liste Hollande : de 22 à 26% (25%). Relevons enfin des désaccords d’estimation en ce qui concerne la liste trotskiste Laguiller-Krivine : entre 4 et 7% (6%). L’écart ne dépasse jamais deux points d’un institut à l’autre pour toutes les autres listes. Si campagne européenne il doit y avoir, elle n’a visiblement pas encore vraiment commencé pour l’électorat.