Fadela Amara numéro deux du palmarès des membres du gouvernement

Trois mois après le remaniement réalisé au lendemain des élections municipales, Ipsos a testé la popularité de tous les membres du gouvernement, Premier ministre compris. Comparé aux résultats d’une première enquête menée en décembre 2007, ce palmarès des membres du gouvernement confirme une tendance de fond : au fil des mois, les ministres gagnent en notoriété et, pour beaucoup, en popularité. Cependant, si de nouveaux visages, souvent issus de l’ouverture ou de la société civile, enregistrent de forts gains de popularité, certains poids lourds du gouvernement – comme Xavier Darcos ou Jean-Louis Borloo - voient leur image se dégrader.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Une meilleure connaissance de l’action des ministres

Au cours des six mois qui séparent la première vague (mi-décembre) de la seconde vague (mi-juin) de ce palmarès, tous les ministres ont vu leur notoriété progresser. En effet, tous les membres du gouvernement testés en décembre dernier - 32 sur les 38 actuels – ont connu une baisse du nombre de répondants ne se prononçant pas sur leur action. Et parmi les plus fortes hausses de notoriété, les noms de Rama Yade (- 24 points de NSP) et de Xavier Darcos (- 22 points) ressortent devant ceux de Christine Lagarde, de Nathalie Kosciusko-Moriset et de Luc Chatel (-17 points chacun).

Malgré cette hausse générale de notoriété, nombreux sont les ministres dont l’action est encore mal voire très mal connue du grand public. Un an après la formation du premier gouvernement Fillon, près d’un sur deux (18 sur 38) affichent encore un taux de notoriété inférieur à 50%. Cependant, il faut noter que leur proportion est en baisse et qu’on compte surtout, parmi eux, les derniers entrés au gouvernement : Nadine Morano, Christian Blanc, Hubert Falco, Anne-Marie Idrac, Yves Jego, Alain Joyandet. Les autres ministres ont, eux, eu le temps de consolider leur notoriété.

Une montée en puissance des personnalités issues de l’ouverture et de la société civile

Si le palmarès du gouvernement reste dominé par Bernard Kouchner (66% de jugements favorables), sa seconde place est désormais occupée par Fadela Amara, autre visage issu à la fois de l’ouverture et de la société civile. Avec 57% jugements favorables (+11 points en six mois), la secrétaire d'Etat a en effet gagné trois places et devance Jean-Louis Borloo (-2 points) qui, lui, tombe au 3ème rang. Enregistrant en six mois une hausse de 19 points de popularité, Rama Yade (56%) gagne quant à elle quatre places alors que Michèle Alliot-Marie (55%, +1 point), François Fillon (49%, +2 points) et Roselyne Bachelot (45%, =) rétrogradent respectivement à la 5ème, 6ème et 7ème place du classement.  

Si l’on suit l’évolution des indices d’image – c'est-à-dire de la différence entre jugements favorables et défavorables –, on note que les plus forts gains de popularité sont enregistrés par des visages incarnant la France issue de l’immigration (+14 points d’indice pour Rama Yade, +9 points d’indice pour Fadela Amara) et par des personnalités issues de l’ouverture (+6 points d’indice pour Eric Besson, +6 points d’indice pour Hervé Morin) ou de la société civile (+12 points d’indice pour Bernard Laporte, +6 points d’indice pour Martin Hirsch). Mais de nouveaux visages – comme ceux de Nathalie Kosciusko-Moriset, Christine Lagarde ou Eric Woerth (+5 points d’indice) – ont aussi progressé nettement en six mois.

A noter que ces fortes hausses de popularité sont souvent corrélées à de forts gains de notoriété. C'est clairement le cas pour Rama Yade (+24 points de notoriété, +14 points d’indice), Christine Lagarde (+17 points de notoriété, +5 points d’indice) ou Nathalie Kosciusko-Moriset (+17 points de notoriété, +5 points d’indice). Cela l’est aussi pour Martin Hirsch (+14 points de notoriété, +6 points d’indice) ou Hervé Morin (+14 points de notoriété, +6 points d’indice). Cependant, il n’y a pas de corrélation en soit, le cas de Xavier Darcos (+22 points de notoriété, - 8 points d’indice) en constituant un contre-exemple frappant.

L’impopularité pour plusieurs ministres importants ou proches du Président

Enregistrant la plus forte hausse de jugements défavorables (+15 points en six mois), le ministre de l’Education nationale affiche désormais un solde d’image négatif ( - 1). Par ailleurs, d’autres figures importantes du gouvernement Fillon subissent une nette dégradation de leur image. Parmi elles, Christine Boutin est celle qui connaît la plus forte chute se son indice d’image (- 9 points d’indice en six mois). Mais d’autres ministres comme Jean-Louis Borloo (- 7 points), Brice Hortefeux (- 6 points) ou Roselyne Bachelot (- 5 points) voient aussi leur indice de popularité se dégrader, à cause souvent d’une hausse significative des jugements défavorables à leur égard.

Il n’en reste pas moins que le gouvernement actuel compte moins de personnalités impopulaires qu’il y a six mois. En effet, alors qu’en décembre, plus d’un tiers (12 sur 33) des membres du gouvernement affichaient un indice de popularité négatif, ils ne sont plus qu’un quart (10 sur 38) à susciter plus d’opinions négatives que positives. Parmi eux, Brice Hortefeux reste de loin le plus impopulaire, avec un solde d’impopularité (- 12) qui a doublé en sept mois. Mais parmi les ministres les plus impopulaires, on note d’autres proches du Président tels que Roger Karoutchi (- 5), Yves Jego (- 5), Hervé Novelli (- 4) et, dans une moindre mesure, Rachida Dati (- 1).

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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