Festival de la pub de Méribel 2008

Tout au long de la semaine, vous accompagnez les jurys Film, Presse, Affichage et Internet. Plus de 1000 dossiers ont été déposés dans ces différentes compétitions. Quel regard portez-vous sur cette cuvée créative ?

Benoît Tranzer : La création publicitaire 2008 portée à Méribel restera un bon cru même si en fonction des médias les évolutions sont très différentes. Personnellement j’ai été très impressionné de la forte évolution de la création sur Internet. En l’espace d’une année la publicité sur le web a vraiment gagné en maturité. La majorité des créations exploitent avec intelligence toute la dimension créative du digital au service des objectifs des Marques, même si, ici ou là, on retrouve un certain nombre de dispositifs qui témoignent encore de la jeunesse de ce média.

Plus précisément qu’est ce qui vous a marqué le plus sur la pub Internet ?

B.T : Ce nouveau millésime se distingue par plus d’interaction avec le ‘consonaute’. De nombreux dispositifs exploitent en effet fortement cette capacité qu’a Internet à interagir avec le consommateur. L’un des plus beaux exemples est cette campagne orchestrée par Orange dans laquelle Chabal sollicite votre aide pour tirer un penalty. En quelques semaines, plus d’un million et demi d’internautes l’ont visionnée. C’est dire la force d’attraction de ce genre d’opération. Autres illustrations de cette grande interaction, les bannières interactives. Celles qui nous ont été proposées cette année illustrent parfaitement cette tendance. Nous le savons tous, les bannières traditionnelles issues du print sont mortes et enterrées. La nouvelle génération des bannières a fait un pas de géant car elles sont à la fois distractives, informatives ou pédagogiques, mais jamais intrusives. Plutôt que d’aller chercher l’internaute et détourner son attention, ces bannières interpellent et invitent le consonaute à sonner à la porte de la Marque. La souris en est le sésame et le message est délivré seulement si l’internaute le décide. Je vous invite à découvrir les quelques exemples suivants qui témoignent de cette forte évolution : celles de Canal + (« partager plus ») ou celles de Veolia.

Quelles sont les autres tendances que vous dégagez de ce festival de la Pub de Méribel ?

B.T : La tendance qui m’apparaît comme étant la plus marquante est l’importance de la relation entre les individus dans la publicité. Plus que les traditionnels bénéfices des produits ou des services, plus que les habituels univers oniriques des Marques, ce sont bien les interactions des consommateurs qui sont au cœur des histoires publicitaires aujourd’hui. La publicité accompagne très logiquement ce besoin fort de lien social. Plus les outils électroniques se sophistiquent (téléphonie mobile/internet) et nous donnent donc une autonomie de vie importante, plus le besoin de contacts physiques se fait ressentir. De nombreuses campagnes qui ont été récompensées par les jurys de publicitaires et d’annonceurs illustrent parfaitement cette tendance. C’est par exemple le cas du Grand Cristal France qui récompense le magnifique film d’Orange (« Rewind city ») réalisé par Publicis Conseil, ou la campagne Mac Donald’s (« Venez comme vous êtes ») qui remporte un Cristal dans la catégorie Alimentaire. C’est aussi le cas au niveau européen avec les deux splendides films de Sony (« Foam city » and « Music pieces ») de Fallon London qui remportent le Grand Cristal Europe. Outre cette dominante, l’humour est toujours aussi présent. Les campagnes Alka Seltzer et Wonderbra Swimwear (Grand Cristal France Presse et Affichage) et en sont les porte-drapeaux. Pour résumer, ce cru publicitaire a apporté un souffle de fraîcheur dans le contexte économique que l’on connaît. Finalement, quoi de moins surprenant à Méribel !...

* Ipsos accompagne les jurys des différentes compétitions à Méribel pour établir les short-lists qui servent aux délibérations finales et aux choix des lauréats