Florange, crise à l’UMP : les Français sanctionnent l’exécutif, Fillon et Copé.
Chiffres du chômage, polémique sur Notre Dame des Landes, effet Florange... Le Premier ministre enregistre ce mois-ci chez les sympathisants de gauche une baisse de popularité sans précédent : -21 points de jugements favorables chez les proches du Front de Gauche (38%) ; -10 points chez les sympathisants Verts (39%) et, surtout, -12 points chez les proches du PS (58%, contre 34% de jugements défavorables, +15 points). Au total, Jean-Marc Ayrault ne bénéficie plus que de 53% de bonnes opinions sur l'ensemble des sympathisants de gauche (-11), contre 38% de mauvaises opinions (+13). Sans soutien clair de sa majorité, sa cote s'effondre : les avis défavorables auprès de l'ensemble des Français frôlent les 60% (58%, +9), contre 33% de jugements favorables (-5).
Bien que moins exposé, François Hollande n'est pas épargné par cette vague de contestation. Le Président de la République perd encore 6 points de bonnes opinions sur l'ensemble des Français (35%) et atteint pour la première fois la barre des 60% de jugements défavorables (+7). Même si c'est moins marqué que pour le Premier ministre, sa popularité se dégrade également à gauche : -9 points chez les sympathisants PS (72%), -5 points chez les proches du Front de Gauche (61%), -3 points chez les sympathisants Verts (52%). L'éventuel effet positif de la conférence de presse du Président le 13 novembre n'a pas résisté à la gestion contestée du dossier Florange.
Dans ce contexte, la popularité d'Arnaud Montebourg résiste plutôt bien : le ministre du Redressement Productif gagne 2 points de bonnes opinions sur l'ensemble des Français (39%), et intègre le top 5 des sympathisants socialistes (59% d'avis favorables, +3). De façon plus radicale encore, l'action de Jean-Luc Mélenchon est plébiscitée dans son électorat (92% d'avis favorables chez les proches du Front de Gauche, +16 points), même si elle irrite un peu les sympathisants socialistes (40% d'avis favorables, -6).
A droite, l'imbroglio autour du vote pour la Présidence de l'UMP a provoqué des reflux de popularité encore plus spectaculaires. François Fillon a perdu en un mois 17 points de bonnes opinions (37%) sur l'ensemble des Français, et 33 points (!) chez les proches de l'UMP (56%) ; Jean-François Copé se retrouve même relégué à la dernière place du palmarès (19% de bonnes opinions, -15 points), et se classe aussi dernier des personnalités UMP dans le classement établi par les sympathisants de cette formation (34% d'avis favorables dans son camp, -27 points). Les "lieutenants" sont aussi touchés (-6 points pour Jean-Pierre Raffarin chez les sympathisants UMP, -8 pour Valérie Pécresse) ; plus généralement, on enregistre une progression des jugements défavorables dans leur camp pour toutes les personnalités UMP testées.
Trois personnalités parviennent tout de même à tirer les marrons du feu : Nicolas Sarkozy, qui "profite" de l'effondrement de François Fillon pour reprendre la première place du classement des sympathisants UMP avec 85% de jugements favorables (-1), Alain Juppé, deuxième de ce classement avec 74% d'avis favorables (+2) et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui intègre elle aussi le top 5 (62% +4). On notera en revanche que les sympathisants UMP ne se tournent ni vers Jean-Louis Borloo, en baisse de 2 points à 61% de bonnes opinions, ni vers Marine Le Pen (34% d'avis favorables, -4).
Au final, seul Manuel Valls sort renforcé de cette séquence politique particulièrement tourmentée. Le ministre de l'Intérieur reste le leader politique préféré des Français (61% de bonnes opinions, +7), des sympathisants PS (73%, +4) et parvient même à intégrer le top 5 des proches de l'UMP (62%, +3). Depuis la rentrée, il a gagné dans l'opinion 11 points de jugements favorables, quand Jean-Marc Ayrault en perdait 11 et François Hollande 9. Ce mois-ci, il a aussi progressé de 15 points chez les sympathisants du Front National (45% d'avis favorables) et de 12 points chez les proches du Front de Gauche (56%).