François Bayrou passe en tête du palmarès des leaders politiques

En cinq mois, François Bayrou est passé de la 14ème à la 1ère place du palmarès des leaders politiques Ipsos-Le Point. Cette dernière vague du baromètre est également marquée par les progressions de François Hollande, de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, et par le recul quasi généralisé de la popularité des leaders de l'UMP dans leur propre camp.

Auteur(s)
  • Brice Teinturier Directeur Général Délégué France, Ipsos (@BriceTeinturier)
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs
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La dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point révèle une nouvelle dégradation de la popularité de Nicolas Sarkozy, pour qui l'on enregistre 63% de jugements défavorables (+2 points), contre 34% de jugements favorables (-2). La chute est surtout nette dans les catégories populaires (21% d'avis favorables chez les ouvriers, -10 points), et n'est pas amortie par une progression auprès des soutiens traditionnels, à laquelle on aurait pu s'attendre dans cette période pré-électorale. Au contraire, les avis favorables des sympathisants UMP sont également en baisse (80%, -5 points, dont 10% d'avis "très favorables", -11 points), tout comme les jugements des "60-69 ans" (35% de bonnes opinions, -12 points). De toutes les catégories socio-démographiques testées, seuls les "artisans, commerçants, chefs d'entreprises" (68%) et les personnes âgées de plus de 70 ans (51%) soutiennent aujourd’hui majoritairement l'action du chef de l'Etat.

Comparativement, l'image du Premier ministre reste nettement plus équilibrée : 45% des Français ont ce mois-ci une bonne opinion de l'action de François Fillon (+1 point), contre 49% (+1) d'avis contraires. Le soutien est toujours solide chez les sympathisants de l'UMP (87%, dont 19% d'avis "très favorables") et majoritaire chez les proches du Modem (62%). Le quart des sympathisants de gauche émet également un avis favorable sur l'action du chef du gouvernement, en progression de 5 points par rapport au mois dernier.

Mais on retiendra d'abord aujourd'hui la performance de François Bayrou qui, fort de 56% de jugements favorables, redevient comme en mars 2007 le leader politique préféré des Français. Sa progression sur les cinq derniers mois est spectaculaire : + 20 points de jugements favorables. Cette période lui a permis de consolider sa base électorale, si l'on se réfère aux 94% de sympathisants Modem qui le soutiennent à présent (contre 66% en septembre), voire peut-être de l'élargir. François Bayrou est aujourd'hui à la quatrième place du classement établi par les proches du Parti Socialiste (64% d'avis favorables, +8 points), et retrouve, pour la première fois depuis mai 2007, un solde d'opinion positif sur l'électorat UMP (52% d'avis favorables, +13 points).

Juste derrière François Bayrou, à 56% d'avis favorables également mais un peu plus d'avis défavorables (38%), François Hollande enregistre son meilleur score depuis les « primaires citoyennes » d’octobre, et l'une des meilleures progressions du mois. En tête dans son camp avec 87% de bonnes opinions (+5), le candidat socialiste convainc davantage les ouvriers (69% d'avis favorables, +21 points), chez qui il creuse l'écart sur Nicolas Sarkozy. Il est aussi très largement soutenu par les sympathisants Verts (70% d'avis favorables, +21 points), soit un score supérieur de 12 points à celui enregistré dans son camp par... Eva Joly (58%). La candidate écologiste est de plus en plus contestée, à seulement 24% de jugements favorables sur l'ensemble de l'échantillon (-5 points), 36% chez les sympathisants socialistes (-9 points, la plus forte baisse sur cet électorat) et 7% chez les proches de l'UMP (-5). Le soutien dont elle bénéficie décline aussi avec l'âge des répondants, passant de 34% chez les moins de 24 ans à 11% chez les plus de 70 ans ; on n'est plus qu'à 14% de bonnes opinions chez les retraités (-13 points).

La dynamique est en revanche nettement plus favorable pour les autres candidats à la Présidentielle. Jean-Luc Mélenchon profite d'un gain de notoriété (participation à l’émission "Des paroles et des actes" sur France 2) pour gagner 7 points de bonnes opinions (37%, contre 43% d'avis contraires, stable). Il progresse fortement à gauche (77% d'avis favorables chez les sympathisants du Front de Gauche, +13 points, 52% chez les proches du PS, +8), ainsi que chez les ouvriers (43%, +16 points), auprès desquels il devance Marine Le Pen (41%, -1). La candidate du Front National gagne toutefois 4 points de jugements positifs sur l'ensemble de l'échantillon, qui lui permettent d'égaler son record de popularité enregistré en mars dernier (32%). Elle progresse aussi sensiblement chez les sympathisants UMP (34% d'avis favorables, +9 points), ce qui contraste avec la baisse quasi généralisée enregistrée pour les responsables de la majorité dans leur propre camp. Réaction au déroulement de la campagne électorale ou déception par rapport à la perte du triple A (le terrain de l'enquête s'est déroulé vendredi 13 et samedi 14 janvier), toujours est-il qu'à l'inverse de toute logique de cristallisation pré-électorale, les sympathisants UMP ont sanctionné : -13 points d'avis favorables pour Roselyne Bachelot, -10 points pour Michèle Alliot-Marie et Claude Guéant, - 8 points pour Frédéric Mitterrand, -7 points pour Christine Lagarde et Alain Juppé, -6 points pour Luc Chatel ou encore -4 points pour Jean-François Copé.

Voir aussi : Le baromètre de l'action politique Ipsos / Le Point

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  • Brice Teinturier Directeur Général Délégué France, Ipsos (@BriceTeinturier)
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs

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