François Fillon de plus en plus critiqué

La grève des lycéens entame la popularité du Ministre de l'Education. Si les avis favorables sur l'action de François Fillon ne baissent que d'un point (36%), les mauvaises opinions progressent de 11 points (43%), pour un solde de popularité à présent négatif. Cette dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point montre encore que les tensions sociales nuisent à la popularité du chef de l'Etat, pour qui les jugements favorables repassent sous la barre des 50%.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
Get in touch

Ce mois de février est marqué par de nombreux mouvements sociaux et grèves (EDF-GDF, SNCF, fonctionnaires, lycéens…). Le président de la république en subit le contrecoup : il repasse sous la barre des 50% de jugements favorables (49%) contre 53% en janvier (-4 points). L'actualité internationale, plus calme, ne lui permet pas de compenser l'érosion liée aux tensions sociales, et il faut remonter à août 2004 pour retrouver un niveau de popularité comparable.

Cette morosité des Français est moins sensible sur la popularité du Premier ministre (36% de bonnes opinions, -1 point), qui a sans doute bénéficié de son passage dans l'émission Vivement Dimanche de Michel Drucker depuis la dernière vague. Pour le reste du gouvernement, le baromètre enregistre même paradoxalement 7 hausses des cotes de popularité sur 9 ministres testés, souvent importantes. Le ministre le plus populaire est Dominique de Villepin, qui gagne 7 points (53% de bonnes opinions, soit un retour à son score d'octobre 2004), une augmentation aussi forte que pour Dominique Perben (37% d'avis favorables contre 30% en janvier). La popularité de Michel Barnier augmente de 5 points, celles de Jean-Louis Borloo et Hervé Gaymard de 4 points. Enfin, Michèle Alliot-Marie passe de 48 à 51% de bonnes opinions (+3 points). Mais ces hausses doivent être relativisées car elles découlent davantage d'un plus faible taux de " ne se prononce pas ", soit d'une plus grande visibilité de l'action gouvernementale, que d'une baisse des jugements défavorables.

Quelques ministres subissent cependant le même mouvement à la baisse que le président de la République : la plus forte chute concerne Philippe Douste-Blazy (45% d'avis favorables, -7 points), ce qui efface la progression du mois dernier (+8 points), au moment de la catastrophe du tsunami. Peut-être peut-on y voir également l'effet de l'entrée en application des premiers dispositifs de la réforme de l'Assurance maladie. La progression des mauvaises opinions envers l'action de François Fillon est peut-être plus inquiétante. La réforme proposée par le ministre de l'Education nationale, et la grogne des lycéens qui s'en est suivie impactent durement la cote de popularité de François Fillon, avec une progression de 11 points des mauvaises opinions (43%). Le phénomène est encore plus net chez les sympathisants socialistes (59% d'avis défavorables, +17 points).

En ce qui concerne les autres personnalités de droite, il convient de noter que le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, dont la popularité avait baissé de 3 points en janvier, regagne à présent 2 points, à 58% de jugements favorables, repassant de la 5ème à la 2ème place du palmarès. De son côté, François Bayrou, très critique ces derniers temps sur l'action du gouvernement, perd 14 points de jugements favorables auprès des personnes proches de l'UMP (39%) mais en gagne 7 auprès des sympathisants de l'UDF (73%).

A gauche, Bernard Kouchner est toujours la personnalité la plus populaire (66% de jugements favorables), mais la plupart des personnalités voient leurs cotes de popularité orientées à la baisse. La plus forte chute concerne Lionel Jospin, un recul auquel la sortie du pamphlet Au secours ! Lionel revient à la mi-janvier n'est certainement pas étranger : il passe de 45 à 40% de bonnes opinions, soit une chute de 5 points, et perd jusqu'à 9 points auprès des sympathisants de droite. Par ailleurs, la cote de popularité de Laurent Fabius est négative pour le troisième mois consécutif auprès des personnes proches du PS (43% de jugements favorables contre 46% de défavorables).

Enfin, Jean-Marie Le Pen, à la suite de ses propos sur l'occupation allemande en France, perd 3 points (13% d'avis favorables), alors que le leader du Front National n'était jamais passé sous la barre des 16% depuis la présidentielle de 2002.


Fiche technique :

Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques
Palmarès des partis politiques

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société