François Fillon, plus visible… et moins populaire
La dernière vague du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point marque la fin de la dégradation de popularité de Nicolas Sarkozy, qui se stabilise à 60% d’avis défavorables, un de ses plus mauvais scores. L’enquête montre par ailleurs que la gestion de l’épidémie de grippe A coute quelques points de bonnes opinions à François Fillon et Roselyne Bachelot, notamment auprès des femmes. A l’approche des Régionales 2010, les popularités d’Olivier Besancenot, de François Bayrou et de Daniel Cohn-Bendit sont également en baisse, alors que Marine Le Pen profite au contraire du débat sur l’identité nationale.
Après une dégradation de sept points en deux mois, la popularité de Nicolas Sarkozy s’est stabilisée : 38% des Français (-1) portent un jugement favorable sur son action, contre 60% d’avis contraire (inchangé). Le président de la République est toujours massivement soutenu par les proches de l’UMP (83%). Il enregistre une nouvelle baisse de soutien chez les moins de 35 ans, de huit points ce mois-ci et de 16 points sur les deux derniers mois, compensée par la hausse chez les retraités, les partisans du Front National et du Modem, qui s’étaient montrés les plus critiques le mois dernier suite à « l’affaire EPAD ». En terme de solde (différence entre les avis favorables et défavorables), on se situe tout de même au deuxième plus mauvais score de la mandature, le point bas ayant été enregistré en février dernier.
Davantage en première ligne ces dernières semaines, François Fillon voit sa popularité se dégrader plus sensiblement : 43% d’avis favorables (-3 points) contre 48% d’avis contraires. Pour lui aussi, c’est le deuxième plus faible solde de popularité enregistré depuis 2007.
L’impopularité de l’exécutif tranche avec la popularité de Rama Yade, qui conserve pour le cinquième mois consécutif la tête du palmarès des leaders politiques, avec 59% de bonnes opinions sur son action, contre seulement 25% de mauvaises. Elle est par ailleurs presque autant soutenue par les proches du PS (63%, +4) que par ceux de l’UMP (69%, +11). Dans un TOP 5 qui reste inchangé par rapport au mois dernier, la secrétaire d’Etat devance toujours en terme de popularité Bertrand Delanoë (55% de jugements favorables) et Dominique Strauss-Kahn (54%), ce dernier partageant la troisième place du podium avec Jean-Louis Borloo et Bernard Kouchner (54% également).
Parmi les évolutions significatives, on notera ce mois-ci la baisse des bonnes opinions en faveur de Roselyne Bachelot (38%, -5), dont la gestion de l’épidémie de grippe A fait débat, en particulier chez les femmes (-15 points).
On relèvera aussi à cent jours des élections régionales les baisses assez nettes de popularité d’Olivier Besancenot qui revient ainsi à son niveau d’avant la votation citoyenne sur le changement de statut de La Poste (41%, -9 points), de François Bayrou (39%, -5 points sur l’ensemble de l’échantillon et -5 points chez les proches de l’UMP) ou de Daniel Cohn-Bendit (38%, -5, en baisse aussi chez les Verts après avoir déclaré qu’il faudrait accorder plus de places aux composantes « non vertes » au sein d’Europe Ecologie). Du coup, parmi les leaders impliqués dans la campagne, seule Marine Le Pen est en progression (20% d’avis favorables, contre 16% le mois dernier). La leader frontiste retrouve là ses meilleurs scores, en plein débat sur l’identité nationale.
A gauche, Dominique Strauss-Kahn reste sur une dynamique favorable que ce soit auprès de l’ensemble des Français (il est à nouveau sur le podium des leaders politiques préférés) que des sympathisants socialistes : il talonne désormais Bertrand Delanoë chez les proches du PS (69% d’avis favorables, +5 points contre 70% pour le Maire de Paris). Stable à 41% d’avis favorables sur l’ensemble de l’échantillon, la popularité de la première secrétaire du PS est de plus en plus clivée, avec 63% de bonnes opinions chez les sympathisants socialistes (+7 points), mais seulement 18% (-5) chez les proches de l’UMP.