François Hollande et l’ensemble de la classe politique durement impactés par l’affaire Cahuzac

Cette nouvelle vague de baromètre, qui intervient six jours après les aveux de Jérôme Cahuzac, est fortement impactée par cette « affaire » : la popularité de François Hollande est au plus bas, à un niveau jamais atteint par un président de la République depuis la création de ce baromètre. Par ailleurs, la quasi totalité des personnalités testées voient les jugements négatifs à leur égard progresser. La colère semble désormais l’emporter sur l’inquiétude dans l’opinion publique.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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François Hollande enregistre une nouvelle baisse de sa cote de popularité : seuls 26% jugent positivement son action, soit 5 points de moins qu’en mars et dix points de moins qu’en février. C’est le plus mauvais score enregistré par un président de la République depuis la création du baromètre en janvier 1996. Ce sont donc sept Français sur dix qui portent désormais un jugement négatif sur l’action du président, dont 39% un jugement très défavorable (+10 points depuis mars et +17 points depuis février).  L’inquiétude des Français semble donc faire place à de la colère.

Le président voit sa cote de popularité diminuer dans la plupart des catégories de population, notamment chez les jeunes (26% ; -20 points) et les ouvriers (15% ; -12). Les jugements positifs sont également en baisse dans son propre camp : moins des deux tiers des sympathisants PS (63%) portent un jugement positif sur son action (-4 points). A titre de comparaison, Nicolas Sarkozy n’a jamais été soutenu par moins de 67% des sympathisants UMP durant son quinquennat. Enfin, le divorce semble désormais consommé avec les sympathisants Front de gauche (29% ; -13 points depuis mars et -31 depuis février).

Jean-Marc Ayrault n’est pas épargné par cette vague de mécontentement. Lui aussi voit sa cote de popularité reculer, à un niveau similaire à celui du président de la République. Ainsi, seuls 28% des Français jugent positivement son action (-3 points). Même s’il ne s’agit pas d’un « record » (Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin ayant déjà atteint des niveaux inférieurs), l’opinion se montre aussi très critique à son égard : 64% désapprouvent son action, dont 31% qui la jugent très défavorablement (+8 points).

Au-delà du président et de son Premier ministre, c’est l’ensemble du personnel politique qui est discrédité : si les jugements favorables évoluent assez peu, les jugements défavorables, eux, sont en hausse pour 35 des 37 personnalités testées, signe d’un réel discrédit du personnel politique dans son ensemble. En première ligne en tant qu’ex-ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac, Pierre Moscovici subit de plein fouet ce mécontentement des Français : 47% portent un jugement négatif sur son action, soit 13 points de plus qu’en mars. C’est la plus forte progression enregistrée sur cet indicateur.

Dans ce climat de défiance accrue, Manuel Valls conserve la première place de ce classement avec 52% de jugements positifs (malgré une hausse des jugements défavorables), devant Alain Juppé (49% ; stable), François Fillon (47% ; +3) et Nicolas Sarkozy (45% ; +1). Ce dernier reste la personnalité politique préférée des sympathisants UMP.

Dans ce contexte difficile, seul François Bayrou progresse notablement dans l’opinion : sa cote de popularité enregistre en effet une hausse de 7 points pour s’établir à 43%, son meilleur score depuis mai 2012. C’est l’une des rares personnalités pour qui les jugements défavorables ne progressent pas (46% ; -1). Son appel au peuple, via le lancement d’une pétition en faveur d’une loi de moralisation de la vie publique, semble donc avoir porté ses fruits.

En revanche, Jean-Luc Mélenchon ne semble guère « profiter » de cette affaire en termes de popularité (35% ; +1), notamment parce qu’il enregistre un net recul auprès des sympathisants PS (35% ; -14 points). En revanche, il fait toujours le plein dans son propre camp (90% des sympathisants Front de Gauche) et séduit davantage de sympathisants FN (35% ; +10). Quant à Marine Le Pen, sa popularité globale n’évolue guère (33% ; +2), mais on notera une progression non négligeable des jugements positifs à son égard parmi les sympathisants UMP (41% ; +8 – soit son meilleur score auprès de cette population). 


Fiche technique :

SONDAGE EFFECTUE POUR : LE POINT

DATES DU TERRAIN : Les 5 et 6 Avril 2013

ECHANTILLON : 976 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

METHODE : Etude réalisée par téléphone.
Quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d’agglomération, région.


Comme pour toute enquête quantitative, cette étude présente des résultats soumis aux marges d'erreur inhérentes aux lois statistiques.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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