Hongrie : les socialistes en tête
Le parti socialiste au pouvoir est arrivé en tête au premier tour des élections législatives hongroises. Mais l'opposition progresse et l'extrême-droite effectue une percée.
Le parti socialiste au pouvoir est sorti vainqueur du premier tour des élections législatives en Hongrie qui s'est déroulé le 10 mai. Le MSzP (ex-communiste) dirigé par le premier ministre Gyula Horn a, conformément au souhait de ce dernier, pratiquement réédité son bon résultat de 1994 en recueillant 32,3% des suffrages exprimés, selon des résultats encore officieux. Les socialistes restent la première force politique du pays, mais le scrutin a révélé une forte progression de la droite.
Le Parti civique hongrois (Fidesz, centre-droit) devient la principale formation d'opposition avec 28% des voix (contre seulement 7% en 1994). Il a progressé tout au long de la campagne selon les enquêtes d'intentions de vote. En février 1998, d'après l'institut Szonda-Ipsos, la MSzP se situait à 38% contre seulement 25% pour le Fidesz.
Même si Gyula Horn a bon espoir de rester au pouvoir, les jeux ne sont cependant pas encore totalement faits. Un second tour aura lieu le 24 mai. Le système électoral hongrois est particulièrement complexe puisqu'il conjugue scrutin majoritaire et représentation proportionnelle. Or Viktor Orban, le populaire leader du Fidesz, a annoncé dés dimanche que son parti de désisterait en faveur des candidats du Parti des petits propriétaires (FKGP). D'orientation populiste et nationaliste, ce parti de droite a progressé de cinq points en obtenant 13,8% des suffrages. Une alliance Fidesz-FKGP représente 42% des voix alors que les socialistes et leurs alliés libéraux du SZDSZ ne totalisent que 40% des suffrages. L'Alliance des démocrates libres (SZDSZ) est la principale perdante de ces élections: elle recule de dix points pour tomber à 7,9% des voix.
Les extrêmes se portent mieux. Le Parti hongrois pour la justice et la vie (MIEP), d'extrême-droite, entre au Parlement avec 5,5% des voix. Son leader, Istvan Csurka, n'hésite pas à saluer doigts tendus, rappelant la gestuelle nazie. Le MIEP milite contre les investissements étrangers en Hongrie.
Les problèmes d'insécurité, très présents pendant la campagne électorale, ont pu bénéficier à l'extrême-droite. L'opposition de centre-droit semble, quant à elle, avoir profité du mécontentement des Hongrois à l'égard de la politique d'austérité pratiquée par le gouvernement socialiste. Celle-ci n'en a pas moins permis de réduire le taux d'inflation et de relancer la croissance.