Ile de la Réunion : la gauche bien placée

Réalisée à deux semaines du premier tour des régionales 2004, l'enquête Ipsos-Antenne Réunion et le Journal de l'Ile de la Réunion révèle que la liste Alliance réunissant le Parti Communiste Réunionnais, des candidats divers gauche et de la société civile est en tête des intentions de vote. Une majorité d'électeurs se déclare toutefois encore indécis.

Auteur(s)
  • Stéphane Zumsteeg Directeur du Département Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs
Get in touch

Rappel : Les résultats d'intentions de vote ne constituent pas un élément de prévision du résultat électoral. Ils donnent une indication significative de l'état du rapport des forces entre les listes à deux semaines du premier tour.

On constate à deux semaines du premier tour que :

  • Sur les électeurs déclarant être certains d'aller voter, 47% déclarent un choix définitif, 32% déclarent un choix non définitif, 21% ne déclarent aucun choix. Ces ordres de grandeur, assez comparables à ceux recueillis en métropole, montrent avant tout l'indécision du corps électoral et l'importance des deux semaines de campagne encore à venir. En tout état de causes, tout pronostic pour le premier tour dans ces circonstances d'indécision s'avère donc plus que risqué.
  • A ce stade de décision du corps électoral à deux semaines du premier tour, la liste Alliance (PCR divers gauche et société civile) est en tête des intentions de vote avec une tendance de 29 à 33%, suivie de la liste UMP entre 25 et 29 % et de celle du PS entre 13 et 17%. Les autres listes recueillent à deux semaines du scrutin des intentions de vote au premier tour qui ne dépassent pas 6%.
  • Comme dans l'enquête réalisée durant la première quinzaine de février, on constate donc que le corps électoral " penche à gauche ", mais les écarts se sont réduits et la dynamique des 4 semaines écoulées entre les deux enquêtes est clairement favorable à l'UMP et dans une moindre mesure au PCR, ce qui peut sembler normal quand on sait qu'en février, aucune de ces deux listes et leur programme n'étaient encore clairement connus du public, contrairement à la liste PS qui avait déjà davantage " démarré " sa campagne.
  • Ainsi, malgré le rapport de forces constaté, cette dynamique pour l'UMP, si elle devait se confirmer pendant les deux semaines restant à courir jusqu'au 21 mars, permettrait de ne pas exclure l'hypothèse d'une liste UMP arrivant en tête du scrutin au premier tour, devant la liste de l'Alliance. On n'en est toutefois pas encore là, à voir les intentions de votes relevées entre le 4 et le 9 mars. De même, les scores d'intentions en direction des " petites listes " se caractérisent par des niveaux de fermeté du choix assez faibles, et l'enjeu pour elles est de conserver cette intention et de la raffermir si elles veulent confirmer le 21 mars dans les urnes.

  • Les intentions de vote au second tour montrent et confirment (comme les autres éléments recueillis dans cette enquête) la prime " à gauche " à deux semaines du premier tour. Elles n'ont aucune valeur de prévision du résultat puisque, naturellement, le résultat du second tour dépendra essentiellement de l'ordre d'arrivée au premier tour (on avait vu en 2002 à la Réunion, pour mémoire, le corps électoral voter majoritairement à gauche au premier tour des dernières présidentielles puis majoritairement à droite au premier tour des dernières élections législatives…) et des fusions et consignes de votes qui se produiront entre les deux tours.
  • Au final, les éléments qui pèseront sur les résultats du premier tour seront liés à la capacité des différentes listes à retenir leurs " hésitants " et à convaincre les " hésitants des listes concurrentes ". Les deux dernières semaines et particulièrement la " campagne officielle " s'avèrent donc cruciales à cet égard, de même que le travail de terrain (avec, on le rappelle, 19 communes sur 24 à majorité UMP).
Auteur(s)
  • Stéphane Zumsteeg Directeur du Département Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs

Société