Ipsos Flair présente : « France 2015, Société divergente »
2015 est une année d’anniversaires : fin de la Seconde Guerre Mondiale, An I des 30 Glorieuses et droit de vote des femmes (1945), I.V.G. (1975), les 10 ans d’Ipsos Flair en France (2005)… et les 40 ans d’Ipsos !
Retours en arrière et comparaisons vont rendre encore plus compliqué d’avoir une vision positive et progressiste : que gagnera-t-on de plus et de mieux demain ? demain ? Comment donner envie de l’avenir ?
2015 est aussi une année électorale, faite de questions sur le modèle français, les rapports de force et les fractures, les choix de société et les projets : qui croire ?
Alors, « 10 ans ça suffit ». C’était l’un des slogans de Mai 1968 pour dénoncer le règne du Général de Gaulle depuis 1958 ; c’est le mot d’ordre de l’opinion pour 2015 :
- Fatiguée d’attendre des résultats et d’entendre qu’elle se sclérose,
- Tendue entre perceptions et réalités,
- Choquée par un début d’année sous le signe du terrorisme,
- Animée d’un désir d’effervescence et d’initiatives.
Les Autorités continuent – seules – leur funambulisme entre commémorations et promesses, fractures et unions, tendues vers leur objectif, en particulier la future Présidentielle.
Le consommateur-citoyen – lui – décroche, se déconnecte, quitte le jeu. Il croise un ressenti (tout est trop cher), une attitude (la défiance) et une technologie (Internet) qui lui permet deux choses :
- Sur le plan politique et social, encore accentuer la divergence off/on line, médias politiquement correct et fin de l’autocensure. Sa déception risque de se transformer en rupture vis-à-vis des valeurs qui fondent l’Etat et le pacte républicain, avec 2017 en ligne de mire.
- Sur le plan de la consommation, tout comparer et ouvrir tous les modes d’accès aux biens et aux services. Résultat, il remet en question les règles, l’argent, la monétarisation des échanges, la valeur des marques ou des intermédiaires.
Tous les secteurs (hôtellerie, restauration, stationnement, change, vêtements et accessoires, alimentation, lessives, transports...) sont perturbés par des initiatives inattendues : quel professionnel imaginait être concurrencé par un particulier louant son appartement dans la journée à un inconnu qui en fait son bureau ?
Crise, chômage, vulnérabilité économique ont accéléré la diffusion des systèmes qui permettent de se passer des acteurs traditionnels, de liquider les monopoles, de (re)gagner de l’argent.
La divergence, c’est la recherche de toutes les manières possibles de profiter, de ne pas renoncer à l’estime de soi, de se sentir exister.
Après la conversation, les marques et les stratèges ont donc à (re)créer la convergence…