Ipsos lance son Observatoire de la crise

Comment les comportements des consommateurs sont-ils affectés par la crise économique ? Quelle stratégie adopter pour en atténuer les effets ? Quelles opportunités saisir ? Pour mieux comprendre et anticiper les effets de la crise actuelle, Ipsos Marketing et Ipsos Public Affairs lancent Ipsos Economic Crisis Monitor, l’observatoire international de la crise et de la consommation. Mary Le Gardeur et Joachim Soëtard nous présentent ce nouvel outil.

Qu’est-ce qui justifie la création d’un observatoire dédié à cette crise en particulier ?

Son ampleur. Á crise exceptionnelle, dispositif inédit. Il s’agit surtout de palier le manque flagrant de visibilité des entreprises en ce qui concerne notamment les nouveaux modes consommatoires. Partout dans le monde, les dirigeants s’interrogent : La crise se limitera-t-elle à quelques secteurs ? Lesquels ? Reviendra-t-on après cela à des bases de consommation plus traditionnelles ? Ne sommes-nous pas au contraire en train d’enclencher une démarche de rationalisation et de remise en choix des différentes options du consommateur sur la durée ? D’autres éléments s’ajoutent à cela, rendant ce cas de figure encore plus atypique. Prenons l’exemple de la « décroissance » ou de la « déconsommation ». « Si je consomme moins, je préserve l’environnement », entend-t-on dire un peu partout. Quel impact ce discours peut-il avoir sur les comportements des consommateurs ? Cette crise combine de manière forte sinon inconnue jusqu’ici des éléments d’ordres économique, politique, écologique voire même des considérations de portée philosophiques.

En quoi Ipsos Economic Crisis Monitor peut-il être tellement utile aux entreprises ?

Nous avons mis en place cet outil de référence pour répondre à un besoin exprimé par nos clients (Adidas, Coca Cola, EDF, Ferrero, Kraft Foods...), tous extrêmement soucieux d’anticiper l’impact de cette crise sur les comportements des consommateurs et des citoyens, notamment sur ce qui concerne la notion d’arbitrage.

Qu’entendez-vous par là ?

Le questionnaire mis en œuvre pour l’enquête fait le pont entre le versant purement économique et les autres dimensions. Je suis un citoyen. Je porte un regard extérieur sur la situation actuelle. Comment vais-je traduire cette perception dans mes actes quotidiens en tant que consommateur ? Nous avons ainsi listé des catégories de produits afin de voir de quelle manière les arbitrages vont s’opérer en termes de quantité et de budget alloué à chacun de ces postes.

Qu’est-ce qui différencie encore cet observatoire des précédents ?

Sa grande réactivité. Nous sommes partis sur un rythme d’étude mensuel. Nous avons en outre voulu bâtir un questionnaire le plus pragmatique possible afin d’étudier l’impact de cette crise au sens large en terme de comportements de consommation au quotidien. C’est ce qui justifie la période très courte d’enquête. Une interrogation tous les trois mois rendrait imparfaitement compte de la réactivité des comportements. Ce qui nous intéresse bien sûr est d’être en capacité d’identifier des signes nous indiquant que nous sommes en phase de sortie de crise et de retour à la consommation.

Vous ne pensez pas que cette crise pourrait au contraire signer le déclin de la consommation ?

Ce qui nous intéresse chez Ipsos, c’est de déceler les nouveaux comportements le plus en direct possible. Nous savons que le consommateur va redistribuer les cartes. Nous cherchons à savoir quelles cartes vont changer et dans quelles proportions. Demain comme aujourd’hui, nous continuerons de consommer. La question est de savoir dans quel périmètre et avec quels moyens. La consommation ne s’arrête pas. Elle se redistribue.

Communiquerez-vous des données d’ensemble ?

Nous ferons une communication en janvier sur la vague de décembre concernant trois à quatre gros indicateurs de tendances.


Fiche technique :

Etude en souscription

Pays concernés : France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Etats-Unis, Russie
Autres pays sur demande

Echantillon : national représentatif de 500 interviewés online dans chaque pays

Fréquence : rapport mensuel de décembre 2008 à mai 2009

Société