Jacques Chirac double Lionel Jospin
Grâce à l’impact médiatique de son discours de Rennes, le président de la République a repris le dessus, en termes de popularité, sur son Premier ministre. Mais la dernière enquête Ipsos-le Point montre aussi l’impact de Bruno Mégret, par rapport à Jean-Marie Le Pen, dans l’opinion.
Le fameux discours de Rennes de Jacques Chirac lui a permis de doubler Lionel Jospin dans le dernier baromètre Ipsos-le Point. La remise en scène du président de la République s’est traduite par un gain de quatre points d’opinions favorables en un mois. Avec 67% de jugements positifs, le chef de l’Etat devance désormais le chef du gouvernement (61%). Il est à noter que Chirac progresse surtout, dans cette période, auprès du " marais " des électeurs proches d’aucun parti ainsi que chez les sympathisants UDF et de gauche.
Mais il est peut-être plus surprenant de constater que le Premier ministre, dont nombre de commentateurs se sont plus à dépeindre les difficultés, conserve un enviable " matelas " de popularité. Malgré les difficultés de tous ordres, au premier rang desquelles on peut compter les critiques issues de sa propre majorité, Jospin garde une bonne image dans l’opinion. Son taux d’appréciations favorables progresse même d’un point, pour atteindre 61%, tandis que les jugements défavorables ne se hissent qu’à 35% (+3). Le Premier ministre perd du terrain chez les sympathisants du FN – comme le chef d’Etat d’ailleurs – mais il en gagne parmi les électeurs communistes et proches d’aucun parti.
Au " hit-parade " des personnalités, on remarquera la performance du miraculé de Belfort, Jean-Pierre Chevènement qui, avec 58% (+3) de jugement favorable, talonne désormais l’éternel Bernard Kouchner. Remarquons que Daniel Cohn-Bendit, en dépit de son statut de coqueluche de nombreux médias, n’est toujours pas populaire : 42% de jugements négatifs contre seulement 30% de positifs.
A l’extrême droite, espace politique qui a occupé le devant de la scène politique ces derniers temps, notons la domination de Bruno Mégret sur Jean-Marie Le Pen. L’ancien délégué général du FN, avec 16% d’opinions favorables, devance nettement son ancien chef de parti, Jean-Marie Le Pen, coté à 11%. Mais le détail de cette enquête est encore plus révélateur de la bonne image de Mégret dans le noyau des électeurs de Front national. Certes, le président fondateur du FN devance d’une courte tête le " félon " Mégret (54% contre 51%) parmi les sympathisants de ce parti. Mais Mégret est nettement plus populaire que son nouveau rival chez les hommes (21% contre 14%), les moins des 35 ans (16% contre 11%) ainsi que dans la tranche des revenus les moins élevés (18% contre 14%), toutes catégories qui votent plutôt plus FN que la moyenne des Français.