Jacques Chirac rebondit, Jean-Marie Le Pen confirme tandis que Lionel Jospin et José Bové ratent leur effet d’annonce
Cette vague du Baromètre Ipsos-Le Point, réalisée pendant l’euphorie de la Coupe du monde, profite quelque peu à Jacques Chirac mais beaucoup moins à son premier Ministre. Si l’exécutif connaît une timide remontée de sa popularité, celle-ci reste très faible. Par ailleurs, et contrairement au mois dernier où ils étaient épargnés, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen voient leur popularité légèrement s’éroder mais demeurer à des niveaux élevés. Quant à Lionel Jospin et José Bové, ils ratent leur effet d’annonce : la popularité de l’ancien Premier ministre diminue et celle de José Bové ne se traduit guère en intentions de vote en sa faveur.
Une timide remontée de la popularité de l'exécutif
Après la crise du CPE en avril dernier, qui avait entraîné une chute de leur popularité, le couple exécutif connaît un moment de répit. Ainsi, 38% des Français portent un jugement favorable sur l'action de Jacques Chirac (+6 points). Cette hausse concerne aussi bien les sympathisants de gauche que de droite. Le Président bénéficie sans doute d'un léger effet « coupe du monde », sans commune mesure toutefois à ce qu'il avait pu connaître en 1998 où sa popularité avait bondi de 15 points, passant de 53% à 68%.
Dominique de Villepin profite beaucoup moins de cet effet, même si sa côte de popularité progresse légèrement (34% ; +2 points depuis juin et +4 points depuis avril 2006). Le déficit enregistré lors de la crise du CPE (-15 points) est loin d'être enrayé et le Premier ministre est de moins en moins apprécié dans son propre camp : sa popularité auprès des sympathisants de droite ne cesse de diminuer et seule une petite majorité conserve une opinion favorable à son égard (53% ; -3 points depuis juin, -8 points depuis avril et -30 points depuis le début de l'année).
Les popularités de Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen diminuent légèrement mais restent à un niveau élevé
Ségolène Royal est toujours la personnalité politique préférée des Français (62% d'opinions favorables ; -5 points) mais l'écart se resserre avec Nicolas Sarkozy (60% ; -3 points). Dans le détail, la présidente de la région Poitou Charentes voit sa popularité diminuer auprès des sympathisants de gauche, tout en restant à un niveau très élevé (80% ; -6 points). Par ailleurs, la popularité de Nicolas Sarkozy augmente auprès des sympathisants de droite (89% ; +4 points) et n'est pas négligeable auprès des sympathisants de gauche (38% ; -3 points), malgré une légère érosion. Ces derniers, et notamment les sympathisants socialistes (37% ; -6 points), reprochent peut-être à Nicolas Sarkozy son attitude dans la polémique sur la régularisation des enfants scolarisés sans papiers, à l'image du Parti socialiste qui multiplie les critiques à l'encontre du Ministre de l'Intérieur.
Enfin, sans être l'objet d'une présence médiatique importante, Jean-Marie Le Pen conserve une popularité élevée, même si elle diminue légèrement (24% ; -2 points). Ce score est toujours l'un des plus importants depuis que le baromètre existe (août 1996) et confirme la percée du Front National observée le mois dernier. La thématique de l'immigration, davantage sur le devant de la scène avec le débat sur l'expulsion des enfants sans-papiers, et peut-être même les incidents qui ont eu lieu à l'occasion de la coupe du monde, semblent donc toujours profiter à Jean-Marie Le Pen.
En termes de potentiel électoral et d'intentions de vote, le rapport de forces est le même que le mois dernier : Ségolène Royal (65% ; -2 points) et Nicolas Sarkozy (61% ; -1 point) sont toujours en tête du potentiel, et le président de l'UMP voit son assise progresser auprès des sympathisants de son parti (56% de ces derniers se disent certains de voter pour lui, +9 points). En cas d'élection, le président de l'UMP l'emporterait sur la présidente de la région Poitou Charentes au premier tour comme au deuxième. Par ailleurs, les intentions de votes en faveur de Jean-Marie Le Pen continuent leur progression lente mais continue (13% ; +1 point depuis juin, +4 points depuis février).
La popularité de Lionel Jospin diminue auprès des sympathisants de gauche
Lionel Jospin voit sa popularité diminuer auprès des Français (39% ; -1 point) mais encore plus auprès de son propre camp et notamment auprès des sympathisants socialistes (59% ; -7 points). Sa tribune publiée dans Le Monde et son passage sur TF1 fin juin n'ont visiblement convaincu ni les Français, ni les sympathisants de son bord. Ces derniers lui préfèrent nettement Ségolène Royal, qui le devance aussi bien en popularité (86% contre 59%) qu'en potentiel électoral (90% contre 73%).
La popularité de José Bové ne se traduit pas en intentions de votes en sa faveur
José Bové voit sa popularité progresser ce mois-ci (47% d'opinions favorables ; +4 points) mais depuis janvier 2006, on n'observe pas de réelle dynamique à son égard. Testé pour la première fois en intentions de votes, l'ancien leader de la Confédération pays anne n'apparaît pas pour l'heure comme le rassembleur de « la gauche de la gauche », susceptible de rallier les suffrages sur son nom. Seuls 2% des Français ont l'intention de voter pour lui. La candidature de José Bové entraîne surtout un éparpillement des voix au sein de la gauche du PS, qui totalise un nombre de voix potentielles similaire, que José Bové soit candidat (14%) ou non (15% le mois dernier). Seule différence : la répartition des suffrages potentiels au sein de ce bloc s'en trouve un peu plus éclatée. José Bové grappille quelques voix à Olivier Besancenot, qui passe de 6% d'intentions de vote le mois dernier à 4% ce mois-ci.
Fiche technique :
Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques
PalmarèsPotentiel électoral présidentiel
Intention de vote présidentielle